Le député Marleix qui dénonçait le rachat d’Alstom entendu par l’Office anticorruption

Le député Olivier Marleix vient d’être auditionné par l’Office anticorruption de la police judiciaire. En janvier il avait dénoncé le rôle d’Emmanuel Macron dans le rachat de la branche énergie dAlstom par l’américain GE.

Le député Olivier Marleix (LR), qui avait saisi en janvier la justice pour qu’elle enquête sur les circonstances de la vente du pôle énergie d’Alstom à l’américain General Electric en 2014, a été auditionné sur son signalement, selon l’AFP qui cite une «source judiciaire».

Il a été entendu par les enquêteurs de l’Office anticorruption de la police judiciaire à la demande du parquet de Paris qui «souhaitait lui faire préciser les termes de sa dénonciation», selon cette source. «Son signalement et ses déclarations sont désormais en cours d’analyse au parquet qui étudie les suites à donner», a-t-elle ajouté.

Dans une lettre adressée en janvier au procureur de la République de Paris, l’ex-président de la commission d’enquête à l’Assemblée sur la politique industrielle de la France s’interrogeait sur les circonstances de la vente du pôle énergie d’Alstom à GE en 2014 et sur le rôle joué par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie.

Il notait qu’Emmanuel Macron, alors à Bercy, avait «formellement donné l’autorisation» de la vente d’Alstom énergie et avait «également autorisé» d’autres cessions d’actifs «d’entreprises stratégiques françaises», citant celles d’Alcatel-Lucent au groupe finlandais Nokia ou de Technip à l’entreprise américaine FMC Technologies.

Un montant de dons records pour la campagne de Macron

Il observait aussi que le candidat Macron avait bénéficié d’un «montant de dons records pour sa campagne » et estimait que «le fait que l’on puisse retrouver dans la liste des donateurs ou des organisateurs de dîners de levée de fonds des personnes qui auraient été intéressées aux ventes précitées» ne pouvait «qu’interroger».

Olivier Marleix émettait l’hypothèse que le «système» mis en place dans le cadre de ces cessions aurait pu bénéficier à l’actuel président de la République pendant sa campagne. «S’il était vérifié, un tel système pourrait être interprété comme un pacte de corruption», écrivait-il.

Dans sa lettre au Procureur de la République, le député s’étonnait aussi que les autorités judiciaires françaises n’aient «jamais ouvert d’enquête» sur Alstom alors que l’entreprise avait notamment versé une amende à la justice américaine en 2014 pour des faits de corruption.

Un étonnement partagé par Frédéric Pierrucci, ancien cadre dirigeant d’Alstom, ayant passé plus de deux ans dans des prisons de haute sécurité américaines au moment où General Electric rachetait la branche Energie du groupe français.

Dans une interview accordée au Figaro et publiée le 4 juin, ce dernier rappelait que Patrick Kron, président d’Alstom avait plaidé coupable, auprès de la justice américaine, d’avoir payé 75 millions de dollars de pots-de-vin sans qu’aucune enquête n’ait été ouverte en France alors que «le Parquet national financier a ouvert une enquête pour des costumes…»

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