Saga Benalla/ Il se serait fait passer pour le chauffeur de Cazeneuve auprès de policiers

(…) La scène se serait déroulé le 21 septembre 2016, soit huit mois avant sa nomination au cabinet de l’Elysée. Ce matin-là, vers 5 heures, des policiers se rendent au domicile d’Alexandre Benalla et sa compagne, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Ils auraient été alerté par des cris. Dans la main courante que Le Monde a pu consulter, les agents indiquent qu’une «jeune femme serait séquestrée à domicile» et que «son conjoint serait violent et qu’il la maintiendrait de force à domicile».
Les policiers frappent à la porte. Alexandre Benalla finit par leur ouvrir. Le jeune homme, qui n’occupe pas encore un poste à responsabilité au sein du mouvement En marche! nouvellement créé, aurait manifesté «un énervement palpable» et adopté «un ton belliqueux». Pour se sortir de ce mauvais pas, Alexandre Benalla dit être «un fonctionnaire de police», et brandit une «carte professionnelle comportant une ligne tricolore». Le policier aurait alors découvert qu’il ne s’agissait pas d’une vraie carte. Le jeune homme dit alors être un ancien policier et le chauffeur du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. L’entourage de ce dernier a confirmé au Monde que ces affirmations étaient fausses.

Mais Alexandre Benalla va encore plus loin, et aurait menacé le policier de le faire renvoyer grâce à des relations qu’il aurait avec le directeur de cabinet du premier ministre de l’époque, Manuel Valls. Finalement, le policier décide de rentrer pour s’assurer que personne n’est séquestré dans l’appartement. La compagne de Benalla affirme pour sa part qu’il ne s’agit que d’un simple «différend de couple». Rien à signaler dans ce logement. Les policiers repartent.

Toujours selon Le Monde, les policiers d’Issy-les-Moulineaux auraient reçu un nouvel appel le lendemain, indiquant que des cris sont à nouveau audible dans cet appartement. Une autre équipe se rend sur place. Ils croisent une femme avec une valise dans le hall, avant de se rendre devant l’appartement d’Alexandre Benalla. Ce dernier les reçoit et leur dit qu’il vit seul. Mais, selon les mains courantes des policiers, des «objets jonchent le sol de manière désordonnée, nous laissant penser qu’une dispute a eu lieu».

L’affaire en était restée là. Mais en 2019, lorsqu’il est interrogé par les juges d’instruction sur cet épisode, Alexandre Benalla avait botté en touche : «Je ne vois pas le rapport avec le 1er-Mai. Le seul constat que je fais, c’est qu’il n’y a pas eu de poursuites judiciaires. Les faits relatés ne sont pas établis. Je n’ai jamais été entendu sur ces faits-là». L’homme se serait ensuite emporté de manière virulente au point d’interrompre l’interrogatoire. «Mentionnons que nous effectuons une suspension à 14 h 57, car M. Benalla ne cesse de nous couper la parole et qu’il est impossible de retranscrire ses propos», indique le procès verbal de cette audition.

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