Hervé Morin ou comment exister à tout prix

Hervé Morin n’en finit pas de parler pour redire toujours les mêmes choses et, le plus souvent, des banalités quand ce n’est pas des incongruités. Oui, mais voilà, c’est le seul moyen pour lui d’exister sur la scène politique et ne pas tomber dans un oubli qui le guette dangereusement. Ses moins de 1% dans les sondages lors des présidentielles, son incapacité à réunir les 500 signatures pour s’y présenter, la scission du Nouveau centre, son bilan extrêmement mince en tant que ministre de la Défense et président de son parti, ses incohérences dans sa soi-disant volonté de réunir le centre, voilà un bilan peu à même de vous conférer la stature d’un chef responsable et charismatique de premier plan… Dès lors, il lui faut absolument faire le buzz dans les médias (ou tenter d’y parvenir). De même, il lui faut trouver des alliés au moment où son parti se délite lentement et où les ressentiments et les haines à son encontre – justifiés ou non – rétrécissent ses capacités d’action.

Outre ses déclarations contradictoires sur la réunion du Centre (dont il ne peut plus prétendre être le chef), rappelons ses attaques frontales et pas toujours lucides sur le gouvernement actuel, ses prises de position uniquement pour se démarquer et attirer l’attention, ses clins d’œil répétés à Jean-François Copé et à l’UMP après son pamphlet anti-Sarkozy, ses violentes attaques contre ses anciens amis et néanmoins membres de la même structure que lui (le groupe de l’Assemblée nationale, l’Union des démocrates et indépendants), ses déclarations sur la compatibilité entre les valeurs des centristes et celles de l’extrême-droite, etc.

Tout cela n’a qu’une seule cohérence : exister à tout prix.

Mais, le plus gros problème pour Hervé Morin, c’est qu’il n’a jamais été considéré par les Français comme un homme politique majeur, ne parvenant jamais à dépasser les 20% d’opinions positives dans les sondages. Au lieu de s’en rendre compte, il a cru qu’être ancien ministre de la Défense et président d’un petit parti politique (assez peu connu des électeurs et incapable de présenter un nombre de candidats suffisants aux élections) lui donneraient une notoriété suffisante pour être en haut de l’affiche. Sans oublier dans le bilan que pour un certain nombre de centristes, il est celui qui a trahi François Bayrou en 2007 en rejoignant à vitesse V Nicolas Sarkozy.

Combien de temps Hervé Morin pourra-t-il encore tenir ?

Paradoxalement, ce temps peut être très long si les partis centristes continuent à se chamailler et à s’enfoncer dans une guerre de personnes qui n’intéresse personne même plus leurs militants. Sa chance est inversement proportionnelle à la malchance du Centre à devenir une force politique majeure…

*Alexandre Vatimbella est journaliste et directeur du CREC (Centre d’étude & de recherche du Centrisme).

> Cet article est produit en partenariat avec le Centre d’étude & de recherche du Centrisme.

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5 Comments

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  • 0 / 10
  • RH , 6 septembre 2012 @ 17 h 26 min

    C’est un peu le Benjamin Castaldi de la politique… il sert de contrasteur: à côté tous les autres paraissent brillants.

  • greg , 6 septembre 2012 @ 20 h 22 min

    C’est un arriviste, un opportuniste, etc. Bref il ne sert à rien, quoi. Une sorte de boulet que les périodes d’abondance permettent de supporter mais que les crises et les désastres font paraître presque dangereux pour le pays et la nation. Un vrai centriste, en somme.

  • François2 , 7 septembre 2012 @ 11 h 06 min

    Encore un journaliste qui parle d’extrême-droite, alors que tout le monde peut savoir que l’extrême-droite n’existe pas en France. C’est une invention des communistes après la guerre pour cacher leurs turpitudes. Cela a été repris par gauche pour diviser la droite et cela fonctionne à merveille : Hollande est au pouvoir, et les socialistes le seront maintenant éternellement (enfin, jusqu’à la charia pour tous vers 2100) si ce stratagème perdure.
    Par contre il y a bien une droite dite “nationale” pour la distinguer de la fausse droite. Fausse droite ? L’académicien Maurice Drtuion l’a bien expliqué : “Il y a en France deux grands partis de gauche ; l’un d’eux, par convenance, s’appelle la droite”.

  • ô désespoir , 7 septembre 2012 @ 13 h 04 min

    Bravo à Monsieur DRUON pour son analyse : <>

  • Lach-Comte , 7 septembre 2012 @ 16 h 59 min

    constater n’est pas analyser, mais c’est tout aussi exact !

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