La réalisatrice du film L’Apôtre au commissariat suite à la plainte d’une Française juive…

Lu sur Aleteia.org :

Cette histoire surréaliste commence par un simple détail. Lequel ?
Cheyenne-Marie Carron :
Durant vingt secondes de mon film, on voit, à l’arrière-plan d’une scène, le haut d’une maison. Rien ne permet d’identifier ce bâtiment, mais sa propriétaire m’a appelée au téléphone pour se plaindre de ce que je lui faisais courir le risque d’attentats terroristes. Elle hurlait, et m’a réclamé un dédommagement financier. J’ai répliqué en publiant cette histoire sur ma page Facebook : « A la scène de fin de mon film L’Apôtre, j’ai filmé les deux personnages principaux… et le bout d’une maison en arrière-plan. Il n’y avait pas de feuillages sur les arbres, car c’était l’hiver. La propriétaire de cette maison, Madame X, vient de m’appeler en me menaçant de m’envoyer son avocat, et elle me demande de l’argent…. »

Et c’est ce post qui vous a valu votre convocation ?
C.-M. C. :
Oui, une semaine après le dépôt de plainte de cette dame, j’ai reçu une lettre m’enjoignant de me rendre au commissariat. Je suis extrêmement surprise de voir avec quelle rapidité les policiers ont répondu à cette demande. Je connais des exemples de plaintes déposées pour des cas bien plus graves qui finissent en simple « mains courantes ». Là, il s’agit d’une femme manifestement persuadée que, parce qu’elle est de confession juive, elle est la cible de toutes les persécutions. Les forces de police ne lui rendent certainement pas service en rentrant dans son jeu, en cautionnant sa paranoïa !

Pensez-vous, dans le contexte actuel que le sujet de votre film explique en partie cette convocation express ?
C.-M. C. : J’espère que non. C’est très injuste car ce film qui parle de réconciliation et d’amour, réalisé avec un budget minimum et des bénévoles, ne me vaut que des ennuis ! D’abord les interdictions pour « risque terroriste », maintenant ça… Il n’y a rien dans mon film qui soit fait pour blesser les croyants, quels qu’ils soient. Précisément, dans la scène incriminée, où l’on voit la maison de cette dame en arrière-plan, c’est une réconciliation que je mettais en scène. Les deux frères, le musulman et les chrétiens converti, prient ensemble… J’ai crié Alleluia quand elle a été filmée ! J’aurais aimé que cette dame soit fière de voir sa maison apparaître sur une scène comme celle-ci. Au lieu de ça, je me suis retrouvée à cause d’elle photographiée de face et de profil, comme les criminels, puis auditionnée pendant trois heures. Une consolation tout de même : les policiers m’ont dit qu’ils regarderaient mon film après l’audition.

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