Sarko, menteur (de platine) de l’année 2014!

“Avec une majorité large.” Les six jurés du Prix du meilleur menteur en politique semblent n’avoir que très peu hésité à couronner Nicolas Sarkozy. Le président de l’UMP a été distingué ce vendredi pour tous les “mensonges qu’il a répété en boucle” pendant sa campagne de réélection à la tête de son parti. Une liste que l’on retrouve dans la rubrique Désintox du quotidien Libération.  Des chiffres de la délinquance à ceux de l’Aide médicale d’Etat, en passant par le bilan de son quinquennat et les promesses de campagne de François Hollande: le journal avait décompté 17 approximations -voire inventions- de l’ancien chef de l’Etat. “Il doit déjà être au courant de sa victoire”, croit savoir Thomas Guénolé, politologue à l’origine de la création du Prix le 19 janvier dernier. A ses côtés, pour décerner ce prix, des journalistes de droite comme de gauche issus des rédactions de Libération, du Figaro Vox, du Monde ou encore du site Slate.

Neuf autres candidats déchus
“Nous voulions décerner ce prix, avec humour, pour trois raisons principales, axées autour de la sensibilisation”, explique-t-il ainsi à L’Express. “Celle de la classe politique, d’abord, que nous voulons inciter à moins mentir. Celle des journalistes politiques, ensuite, pour les encourager à développer le fact checking. Et celle du grand public, enfin, pour le pousser à toujours plus vérifier la véracité de ce qui lui est dit.”
Une course dans laquelle l’ancien président l’a emporté face à neuf concurrents. Parmi lesquels notamment le tandem Anne Hidalgo/Nathalie Kosciusko-Morizet, pour leur “campagne municipale”, Marine Le Pen, pour “ses exagérations”, Jean-Luc Mélenchon, pour “nier son abstéisme parlementaire”, ou encore Thomas Thévenoud, pour ses déboires fiscaux.

Une cérémonie prévue pour l’année prochaine
Mais Nicolas Sarkozy, ne lui en déplaise, n’est pas le seul à avoir été décoré. Jérôme Cahuzac a ainsi également été récompensé, à l’unanimité, “pour l’ensemble de son oeuvre”. Jean-Pierre Jouyet, ancien secrétaire général de l’Elysée, l’a lui été pour avoir “démenti son propre démenti” dans l’affaire Fillon-Sarkozy. Et Guillaume Peltier, cofondateur de la Droite forte, a été désigné “jeune espoir”.

Tous ces “heureux” gagnants n’auront toutefois pas le plaisir de se voir matériellement récompensés pour leurs mensonges. “Je ne sais pas s’ils en auraient été si fiers” s’amuse Thomas Guénolé, qui regrette avoir eu cette idée trop tard pour pouvoir organiser une cérémonie. “Nous le ferons en revanche l’année prochaine”, jure-t-il ainsi. À moins que l’opération, en laquelle il voit déjà “un succès”, ne porte bel et bien ses fruits. Et qu’il n’y ait en 2016 aucun menteur à couronner. Le rendez-vous est pris.

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