«Blanquer pédale dans la semoule, il dit tout et n’importe quoi» (Vidéo)

Après la grève chez les enseignants. Jusqu’à 70% des effectifs, à Paris. Quelle suite à cette mobilisation ? Qu’est-ce qui ne passe pas dans le projet de loi pour une école de la confiance ?
Jérôme Lambert, secrétaire départemental du SNUipp-FSU est l’invité de LaMidinale.
VERBATIM
Sur la mobilisation des enseignants
« Au niveau national, il y a un rejet très clair de la réforme Blanquer mais aussi du ministre. » « Le regain de mobilisation peut s’expliquer par l’attitude autoritaire du ministre de l’Education nationale. » « La mobilisation d’hier à Paris était historique avec 70% de grévistes. » « L’absence de victoire, importante, syndicale, pèse sur le moral des enseignants. » « Depuis des années, on voit que les gouvernants se moquent du peuple – de leur avis, de leur opposition – et les gilets jaunes ont montré que seule la violence permettait de peser sur le gouvernement. »
Sur le rapport syndicats/gouvernement
« Le problème qu’on vit aujourd’hui était écrit d’avance : le président Macron a construit autour de lui une équipe de hauts cadres du privés qui n’ont pas le sens du service public. » « Il y a un blocage, une absence de concertation parce qu’on ne parle pas la même langue. »
Sur la création des Etablissements publics des savoirs
« La création de ces usine à savoirs, c’est la disparition de la fonction du directeur d’école alors qu’il a un rôle indispensable pour que cela reste un service public de proximité. » « Dans les écoles, il y a une culture que la macronie et monsieur Blanquer ne comprennent pas. » « Pour Blanquer, c’est clair : un fonctionnaire, ça fonctionne. » « Depuis deux semaines, M. Blanquer pédale dans la semoule, il dit tout et n’importe quoi. » « L’objectif c’est de pousser à son terme la territorialisation du service public de l’éducation. » « Personne ne croit le ministre de l’éducation, il n’a plus aucune crédibilité, il est rejeté. »
Sur la vision de l’école de Jean-Michel Blanquer
« Il a une vraie vision, il connait la maison, c’est pour ça qu’il est très dangereux même si aujourd’hui, vu ses réactions, on doute de ses compétences. » « Blanquer veut imposer des méthodes du privé, libérales, au service public. » « Il a une vision qui est à l’opposé de ce qu’on porte au SNUIpp et à la FSU : on veut que l’école soit émancipatrice et qu’elle n’apprenne pas juste à écrire et à compter aux élèves mais qu’elle leur inculque l’esprit critique et leur apprenne à réfléchir. » « Si l’école ne donne que des savoirs fondamentaux, les élèves issus des classes sociales défavorisées vont continuer à se limiter à ces savoirs sans pouvoir s’émanciper. » « On tire un trait sur une ambition qui est de lutter contre les inégalités scolaires et sociales. » « Blanquer veut imposer une véritable doxa pédagogique et un renoncement à un service public d’éducation qui fasse réussir tous les élèves et garantisse des bonnes conditions de travail pour les enseignants. »
Sur le conseil de l’évaluation de l’école
« Le ministre veut des enseignants et des fonctionnaires aux ordres en sortant le bâton, avec la menace de sanctions disciplinaires, mais il veut aussi un système éducatif aux ordres en imposant aux enseignants un devoir de réserve. »

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