La rue du Jambon doit devenir la rue des Gens-bons!

C’est qu’il s’en passe, des choses graves, dans le monde en général, et à Lille en particulier. Ainsi, la rue du Jambon serait-elle en voie d’être débaptisée… islamisation rampante de la France ? Non, américanisation de l’Hexagone, tout simplement.

En effet, l’association PETA (People for the Ethical Treatment of Animals/Pour une éthique dans le traitement des animaux ), née outre-Atlantique, qui entend instaurer un « mois mondial vegan », estime-t-elle alerter l’opinion française sur ce fait : « La grande majorité du jambon est faite de chair animale [Comment pourrait-il en être autrement, bibiche ? NDLR] qui est vendue aujourd’hui en France et provient de cochons ayant passé leur vie dans des élevages industriels, confinés dans des hangars insalubres et surpeuplés. » Sur ce fait, on ne saurait donner tort à ces zigomars.

C’est après, que la météo vire au maussade… C’est-à-dire quand les activistes de PETA, non contents de s’en prendre à la rue de l’Abattoir, elle aussi bien connue des Lillois, proposent de rebaptiser la rue du Jambon en rue des « Gens-bons »… Là, effectivement, on se pince, de crainte de rêver éveillé.

Même dans le proche entourage de Martine Aubry, il se trouve encore des personnes ayant eu la bonne idée de raison garder. Tel Jacques Richir, édile qui rappelle que la rue au patronyme jambonesque incriminé porte ce nom depuis 1853 : « Il y avait là un estaminet où l’on servait un excellent jambon. Effacer ce nom équivaudrait à effacer une partie de la mémoire du quartier. »

Certes, on ne saurait contester à PETA, organisation américaine forte de trois millions de membres et d’un budget de près de quarante-cinq millions de dollars, le fait de poser de véritables problèmes. Ceux consistant, par exemple, en nos rapports avec la gent animale qui, puisque par nos soins mangée, mérite au moins un minimum de respect.

Que PETA lutte contre la corrida, pourquoi pas. On peut aimer ou pas. Qu’elle promeuve une alimentation végétarienne, chacun son truc. Mais de là à ce que de simples prescriptions alimentaires finissent par devenir religion à part entière, ça commence à fleurer bon, à la fois le roussi et la contradiction flagrante.
Car le culte « vegan », qui proscrit la consommation de tout ce qui peut relever -de près comme de loin – du règne animal (chaussures en cuir et pulls en laine), promeut, dans le même temps, d’autres objets de substitution, tels pompes en plastique et chemises en Merdaflex©. Mais le bilan carbone de ces objets est-il écologiquement raisonnable, au vu du pétrole nécessaire à leur fabrication et à leur acheminement ?

Pis : s’il est licite de chérir nos amies les bêtes, hormis avec des croquettes à la viande, comment nourrir son chat ? Pour satisfaire le sien, l’insupportable Chrissie Hynde, ex-chanteuse des Pretenders et désormais égérie des foldingues de PETA, s’en remettait, à en croire les photos de sa folle jeunesse, à la levrette, animal qui, Dieu merci, n’est pas en voie de disparition, tout comme la position du même nom. Comme quoi, entre gens raisonnables, tout peut finir par s’arranger.

J’arrête là ce papier, le Raminagrobis de la maison étant en train de faire la danse du ventre devant l’émincé de poulet que je m’apprête à lui servir.

Nicolas Gauthier – Boulevard Voltaire

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