Liberté d’expression : Quand “Charlie Hebdo”, Charb et Cabu réclamaient l’interdiction du Front national

Les 173 704 signatures de Charlie Hebdo

Le 26 avril, Cavanna, Val et Charb (trois piliers du journal Charlie Hebdo) débarquent en estafette dans une annexe du ministère de l’Intérieur. Dans leur coffre, des cartons remplis de signatures qu’ils apportent à un conseiller de Jean-Louis Debré. En huit mois, 173 704 personnes ont répondu à l’appel « pionnier » de l’hebdomadaire pour demander l’interdiction du Front national. Loin de l’anonymat des sondages ou de la sempiternelle discussion sur la montée du FN, ces milliers de signataires ont apposé leur nom, profession, adresse, au bas d’un texte réclamant « de dissoudre le Front national, cette ligue dont le but politique est de faire disparaître la République ». Adressé au président de la République et au ministre de l’Intérieur, la pétition est précédée des articles 1, 2, 4, 6 et 7 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (elle constitue le préambule de la Constitution), avec lesquels « le Front national est en contradiction flagrante ».

Fin juin 1995, Cabu dessine, à la une de Charlie Hebdo, Jean-Marie Le Pen menottes aux mains entre deux policiers. En titre: « Que faire contre le Front national? L’interdire ! »

Source : Libération du 12 septembre 1996 via FDesouche.

Related Articles

15 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • Marianne , 11 janvier 2015 @ 12 h 09 min

    En 1995, Monsieur J.L. DEBRE était 1er secrétaire adjoint et membre du bureau du RPR et la majorité de la rédaction de CHARLIE se réclamait de la gauche radicale. La pétition alors déposée envers le FN bien que prétextée sous le couvert des valeurs républicaines était bien de nature politique. Elle n’a d’ailleurs pas été suivie d’effet.
    Depuis 1995, l’idéologie du FN a évoluée, preuve en est fait puisque 30% des français adhérent à leurs idées.
    Ainsi, notre Président, dans sa décision d’interdire le FN de participer à la manif en faveur des victimes des attentats a redonné aujourd’hui un sens politique à cette démarche qui était strictement humanitaire. N’est-ce-pas là aussi une atteinte au préambule de notre Constitution “Les Droits de l’Homme” et une réponse dans le sens “œil pour œil dent pour dent” aux islamistes avec une pointe de “KIF KIF BOURRICOT”.

Comments are closed.