Migration des peuples: l’invasion organisée de l’Europe, phénomène de masse permanent!

Le livre de Vaclav Klaus et Jiri Weigl, Migration des peuples. Bref manuel pour comprendre la crise migratoire actuelle (Éditions L’Harmattan, janvier 2017, 104 pages), dont Polémia se devait de rendre compte à ses lecteurs, est un livre exceptionnel du fait de son contenu et de la personnalité de ses auteurs.

Vaclav Klaus, économiste de formation, a été premier ministre, puis président de la République de Tchéquie de 2003 à 2013. Il est connu pour n’avoir pas l’habitude d’utiliser la langue de bois et il ne manque d’ailleurs pas une occasion de dénoncer le « politiquement correct ». Il retrouve, à propos de la crise migratoire, les critiques qu’il a toujours formulées envers l’intégration européenne telle qu’elle est pratiquée, c’est-à-dire un processus dans lequel les classes dirigeantes de notre continent imposent aux États et aux citoyens de l’UE des décisions sur lesquelles ils ne sont pas d’accord.

Il en est singulièrement ainsi pour les migrations. Pour lui, elles font l’objet d’un conflit entre une élite européenne privilégiée et la plupart des citoyens qui supportent les conséquences et les coûts d’une immigration économique de masse. Klaus met en cause la politique pro-migratoire de Merkel. Selon lui, c’est l’Allemagne seule qui détermine désormais la politique de l’UE et qui supporte seule la principale responsabilité de la crise actuelle. En réalité ce n’est pas un livre sur les migrants ni contre les migrants, ce n’est pas un livre sur l’islam. C’est d’abord un livre sur l’Europe et ses problèmes, dont l’immigration est un sous-produit.

« C’est un livre sur l’absurdité de la politique et de l’idéologie européennes actuelles qui sont à l’origine de la crise migratoire. »


L’invasion organisée de l’Europe : phénomène de masse et permanent

Alors que les migrations étaient souvent voulues comme temporaires, le déferlement d’allogènes extra-européens depuis quarante ans débouche sur une installation durable puis permanente sur le sol national. Surtout, les migrations découlaient le plus souvent de décisions et de choix individuels. Il s’agit depuis de trop nombreuses années et encore plus aujourd’hui d’arrivées massives de populations attirées par les ressources considérées comme inépuisables des États providence européens et destinées à implanter un nouveau peuplement dans ces pays.

Pour V. Klaus, ces invasions massives peuvent être comparées aux grands déferlements barbares qu’a connus le monde antique. Il souligne que l’invasion, dont le moteur est constitué par des passeurs professionnels issus de l’économie grise, est accueillie avec satisfaction, encouragée et stimulée par les « élites » et la classe politique dirigeante européenne symbolisées par l’ancienne militante de la jeunesse communiste de RDA, Angela Merkel, à laquelle s’est joint récemment François, pape de son état.

L’Europe n’a pas besoin de migrants

L’immigration répond-elle à un réel besoin ? Outre l’apport de main-d’œuvre pour les postes les moins qualifiés, ce qui est déjà discutable, les défenseurs de la migration de masse utilisent deux autres arguments martelés de manière répétitive :

a) l’Europe manque de main-d’œuvre ;
b) l’Europe s’éteint démographiquement.

Klaus conteste ces idées fausses.

Concernant la première, il suffit de rappeler que l’UE présente un taux de chômage actuellement supérieur à sa moyenne historique et que l’on dénombre 23 millions de personnes au chômage.

Quant à la démographie, le vrai problème est celui d’idéologies qui attaquent la famille, prônent le féminisme et imposent les théories du genre. Selon V. Klaus, l’Europe reste un continent très densément peuplé et ne souffre d’aucun effondrement démographique car les tendances actuelles ne sont pas éternelles mais réversibles.

L’invasion de l’Europe trouve largement son origine et ses causes dans la classe dirigeante de l’UE

Le déferlement humain sur l’ Europe permet à V. Klaus, certes connu pour son eurosceptiscisme, de mettre en cause les responsabilités de l’UE et des « élites européennes ».

1) LA DEMANDE EST EUROPÉENNE

Les pays détruits et en guerre ne constituent qu’un réservoir de migrants. Mais l’offre seule ne suffit pas. Il faut qu’apparaisse une demande. Celle-ci est assurée aujourd’hui par l’Union européenne.

Par l’intermédiaire de l’UE et de l’Allemagne de la kaiserine Merkel, l’Europe a lancé dans le monde un signal clair qui annonçait : « La migration de masse est possible ». Ce fut le trou dans la digue qui déclencha le raz de marée.

 2) L’OUVERTURE DE L’EUROPE À LA MIGRATION DE MASSE FAIT PARTIE DU PROJET POLITIQUE DE LA CLASSE DIRIGEANTE EUROPÉENNE

Une majorité d’élites européennes interprète la migration de masse comme participant à leur conception du monde fondée sur le progressisme de gauche. Elle conçoit favorablement la migration de masse en Europe comme une grande occasion pour changer le statu quo européen dans sa composition ethnique comme dans la situation sociale des pays européens.

Le faible soutien et souvent l’aversion d’une grande partie de l’opinion publique ne peuvent être que l’expression de la xénophobie et du racisme, sinon pire.

Les États nationaux empêchent par leur existence même d’atteindre l’objectif de la classe dirigeante européenne : la réunion de l’Europe sous une direction unifiée. C’est la raison pour laquelle leur intention est de casser les structures nationales et de les diluer dans le nouveau monde que les envahisseurs apportent.

C’est en cela que les dirigeants européens considèrent l’immigration de masse comme décisive pour le futur du projet européen.

3) LES MIGRATIONS DE MASSE CONTRIBUENT À RENFORCER LE CENTRALISME DES INSTITUTIONS EUROPÉENNES

Klaus est persuadé que la catastrophe migratoire actuelle convient parfaitement aux liquidateurs de la souveraineté des Etats membres de l’UE. Chaque crise permet un renforcement du processus de centralisation et d’unification de l’intégration européenne.

En réalité, les élites bruxelloises ne connaissent qu’un seul remède aux problèmes causés par la pression trop forte en faveur de l’unification : l’escalade de cette pression et « encore plus d’Europe », c’est-à-dire plus de centralisation et de déficit démocratique.

Les coûts et les risques de l’immigration de masse pour l’Europe

Pendant très longtemps, les immigrés dépendront de la générosité du système social européen, augmentant l’endettement déjà élevé des Etats européens et pesant sur ce que des millions de citoyens européens ont à disposition pour vivre.

Klaus insiste sur le sentiment d’insécurité que ressentent les Européens et sur la peur qui est un fait incontestable de l’Europe actuelle. C’est d’une manière « inexcusable et irresponsable » l’objet du mépris des dirigeants européens qui croient à la manipulation des masses et à la création d’un homme nouveau et ne voient pas que « la migration de masse se traduira par un effondrement de la stabilité et de l’équilibre social européen ».

 Toujours en raison de la politique de l’UE, des affrontements entre les Etats membres surgissent et de nouvelles failles apparaissent au sein de l’Europe.

Enfin, V. Klaus récuse :

– toute possibilité d’intégration de ces millions d’allogènes qui estiment qu’ils ont un droit à accéder au standard matériel européen sans le moindre mérite de leur part ;
– le rêve utopique d’une coexistence sans conflit entre ces masses musulmanes et la société européenne.

Des propositions drastiques

Klaus avance des propositions dignes du chef d’Etat qu’il a été :

  • Refuser l’idée que l’Europe est la propriété de Mme Merkel et de « son » administration bruxelloise ;
  • Comprendre qu’il s’agit de la survie des Etats nationaux, donc ne pas permettre que la migration devienne le prétexte pour renier notre souveraineté ;
  • Refuser les chimères sur la solution « européenne » à la crise migratoire et insister sur la priorité de la solution nationale ;
  • Refuser le faux cliché selon lequel accueillir les migrants c’est aider les gens dont la vie est menacée ;
  • Demander le respect des traités et de nos lois et conditionner leur moindre modification à des référendums nationaux.

Conclusion

En définitive, il apparaît clairement que « l’Europe » de Merkel et de Juncker favorise l’invasion migratoire en toute illégitimité.

Pour V. Klaus, la seule chance des peuples réside dans la protection de leurs propres frontières et de ne permettre « aucun affaiblissement de notre souveraineté » : «Il y a eu assez de morts ».

 André Posokhow – Polémia


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