Groupama retarde d’un mois la parution de ses comptes 2011…

Ambiance de crise, un certain nombre de hauts cadres de la rue d’Astorg rasent les murs et limitent les confidences…

C’est une drôle d’ambiance qui règne rue d’Astorg. Certains “cherchent” sans le dire, d’autres rasent les murs, d’autres encore se souviennent venir des caisses régionales et ne tarissent plus d’éloge à l’égard de ceux qu’ils avaient tendance à regarder de haut il y a encore trois ans, bref l’assureur triomphant qui rêvait d’une introduction en bourse à l’américaine après avoir raflé tout ce qu’il était possible d’acheter à bas prix en Europe afin de “s’internationaliser” retrouve toutes les vertus des deux pieds dans la profondeur du pays et de la solidité du terroir face aux rêves évanescents.

Pour la première fois, cette année, Groupama arrêtera ses comptes 2011 en mars et ne les communiquera visiblement pas avant le 16 du même mois. Il s’agit bien sûr d’y intégrer les opérations postérieures à la clôture mais se rapportant à l’année concernée, au titre bien connu, des opérations “constatées d’avance”.

Quelles sont donc ces “opérations constatées d’avance” ? Et bien, tout d’abord, Groupama est toujours dans l’attente de l’injection par la Caisse des dépôts de 300 millions d’euros dans sa filiale Gan Eurocourtage. Le principe de l’opération n’est évidemment pas remis en cause, mais le versement doit être effectif pour pouvoir figurer au compte de résultat 2011. Vous savez (notre article précédent sur le sujet) que cet apport est une condition sine qua non du maintien du ratio de solvabilité.

En plus de cette raison qui suffirait à elle-même, Groupama est aussi très dépendant du résultat de la négociation sur la Grèce. Si, en effet, la décôte accordée par les créanciers privés s’élevait, comme le laissent supposer quelques rumeurs, à 70%, la plaisanterie coûterait pas loin de 3 milliards d’euros (en plus des 1,5 milliards déjà issus de la précédente décote) à l’assureur mutualiste. Une bagatelle que le board se verrait bien imputer intégralement sur 2011, (quitte à ce que les résultats soient mauvais, autant les “charger” au maximum) afin de repartir sur des bases “saines” en 2012. Mais pour faire cette petite “manip”, encore faut-il savoir sur quel pied danser et la réalité des enjeux. Or, comme tout un chacun peut le voir, nous ne saurons rien avant la deuxième ou troisième semaine de février.

Ajoutez à cela la tenue d’un nouveau comité central d’entreprise extraordinaire demain (8 février) et vous aurez fait le tour des raisons qui ont poussé à ce report de parution et de présentation.

Qu’est-il raisonnable d’attendre du comité central d’entreprise de demain ? Pas grand chose, si ce n’est que le cabinet d’expertise “Secafi Alpha”, qui a été mandaté par les organisations syndicales dans le cadre du droit d’alerte économique, rendra ses premières conclusions. Ce cabinet a aussi été mandaté pour donner un avis quant à la pertinence de céder Gan Eurocourtage et Groupama Insurances. Un avis qui, quel qu’il soit, risque bien d’être purement consultatif car notre petit doigt nous dit que certains administrateurs ont une position déjà très arrêtée sur la question et que l’annonce de repreneurs pourrait se faire dès le début mars, c’est à dire avant même la présentation des comptes 2011…

La tourmente est toujours d’actualité chez Groupama. Enfin bon, tout ne doit pas aller si mal que cela, puisqu’il paraît qu’il n’est pas question d’arrêter l’écurie de voile (17 millions d’euros tout de même..)… alors, vogue la galère et espérons que le contribuable français ne soit pas, même de manière indirecte, appelé à la rescousse !

Un article MaVieMonArgent.info pour Nouvelles de France.

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