Coronavirus : le Parti communiste chinois (PCC) affaibli comme jamais

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“La clé de l’affaire, c’est l’extraordinaire fragilité du pouvoir chinois.

Ce pouvoir repose sur deux piliers essentiels. D’une part, un contrat passé entre le Parti et la population. D’autre part, le maintien d’une image de superpuissance planétaire.

Le contrat social peut se résumer ainsi : vous n’aurez aucun droit fondamental, mais nous vous assurerons le confort moderne. La majorité de la population choisie a accepté le deal.

L’image de superpuissance planétaire peut se résumer ainsi : la Chine est le nouveau leader commercial, technologique et militaire, et l’Occident est condamné à négocier avec elle.

Mais, en quelques semaines, l’épidémie a fait se fissurer ces deux piliers. Parce que le talon d’Achille du régime est son incapacité capacité à dire la vérité.

Quand l’épidémie a commencé, Pékin a réagi par un renforcement de la censure dans tout le pays. Une censure qui était déjà considérable, mais qui s’est considérablement accrue.

Et c’est là que tout se complique. Car, en organisant un black-out de l’information dès les premiers jours du drame, et en refusant de le lever aujourd’hui encore, le PCC a favorisé et favorise l’épidémie : la médecine locale et mondiale n’a pas les moyens de s’organiser intelligemment.

La conséquence de cette omerta est catastrophique, car on atteint un effet de seuil : plus les jours passent, plus Pékin ment pour dissimuler son erreur stratégique, et plus l’épidémie s’approfondit dans le pays. La médecine chinoise est complètement débordée, elle n’assure plus du tout le service minimum, les médecins sont désespérés et la colère gronde dans les villes. La famine commence à pointer le bout de son nez dans les zones sous quarantaine, les magasins sont vides, les cadavres s’accumulent dans les rues, le chaos s’installe.

Il faudrait avouer le plus vite possible « Nous sommes incompétents, nous laissons l’Occident prendre la main », mais ils en sont incapables : leur légitimité volerait instantanément en éclats. En effet, pour le pouvoir, avouer son incompétence reviendrait à rompre le contrat passé avec la population, et à briser l’image internationale du pays. Deux choses qui feraient s’effondrer comme une château de cartes le Parti.

Je suis branché sur les réseaux chinois, et je vois jour après jour la rage de la population monter en puissance. Le peuple découvre avec stupéfaction que rien de raisonnable n’est fait pour assurer sa survie, et les critiques sont de plus en plus massives et de plus en plus virulentes. Critiques auxquelles Pékin répond par toujours plus de censure, ce qui entraîne toujours plus d’épidémie.

Hier, Pompeo a déclaré : « Le PCC est la plus grande menace pesant aujourd’hui sur la planète. » Ce n’est pas une déclaration au hasard. Washington voit une fenêtre de tir, et cette fenêtre existe bel et bien. Le Parti est en danger comme jamais.

À cela, il faut ajouter qu’une bonne partie du Parti veut la peau de Xi, qui s’arroge des pouvoirs de plus en plus pharaoniques, ce qui déplaît foncièrement au caractère collégial du communisme chinois depuis Deng.

Et à quoi il faut encore ajouter la crise politique de Hong Kong, ville qui a démontré depuis six mois que l’on peut tenir tête au PCC, phénomène qui a médusé la Chine continentale.

Bref, Xi est assis sur un baril de dynamite et la mèche est allumée. Toute cette affaire a sur le communisme chinois l’effet d’un hyper-Tchernobyl. Souvenons-nous que Tchernobyl, à l’époque, avait fait s’effondrer la crédibilité locale et internationale du pouvoir soviétique. Le schéma est le même, en pire.

Un exemple. Il y a dix jours, le PCC annonçait qu’il avait trouvé le vaccin contre le coronavirus. L’OMS a infirmé l’information. Avant-hier, le PCC a refait la même annonce. L’OMS a de nouveau infirmé. Cette double annonce totalement fictive en dit long sur la panique dans laquelle est le pouvoir de Pékin, condamné à raconter absolument n’importe quoi pour rassurer la population et impressionner la communauté internationale. En vain.

L’étau se resserre à toute vitesse. Le week-end s’annonce passionnant.

Pierre Blouque”

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