Vidéo / Il y a 25 ans tombait le mur de Berlin…

Berlin s’apprête à célébrer le 25e anniversaire de la chute du « mur de la honte », le 9 novembre 1989. À cette occasion, des festivités seront organisées ce week-end dans la capitale allemande.
Erigé en 1961 par le régime pro-soviétique de la RDA, avec la volonté exprimée de protéger les habitants de l’Est de Berlin de la « menace fasciste », ce que l’on appellera très vite le « mur de Berlin », long de 150 kilomètres, a divisé la capitale historique de l’Allemagne pendant plus de 25 années. Derrière cet objectif idéologique, il s’agissait d’empêcher l’exode massif des Allemands de l’Est vers l’Allemagne de l’Ouest, et vers d’autres pays de l’Europe démocratique.

Nombreux sont ceux (on estime leur nombre à 130) qui, assoiffés de liberté et de démocratie, ont tenté malgré tout de franchir ce mur de séparation vers ce qui était alors la République fédérale d’Allemagne, en le payant de leur vie. Des dizaines d’autres ont, pendant ce quart de siècle, réussi à franchir l’obstacle, pour rejoindre le monde occidental.

Un vent de liberté et de renouveau
Mais que s’est-il passé ce 9 novembre 1989 ? Pour comprendre cet événement qui, dans notre mémoire collective, symbolise véritablement la chute du communisme en Europe de l’Est, il faut rappeler, d’abord, l’avènement de Mickaïl Gorbatchev en URSS en 1985, qui initia des réformes du système politique et économique communiste, dans ce qui redeviendra la Russie quelques années plus tard. Il faut rappeler aussi la naissance du syndicat libre « Solidarnosc » en Pologne, qui opposa une résistance pacifique mais ferme au pouvoir communiste dans ce pays. Il faut rappeler enfin que, dès le printemps 1989, cette vague de contestation aboutit à l’ouverture du « rideau de fer » en Hongrie, ce qui fournira la possibilité à des milliers d’Allemands de l’Est de fuir vers l’extérieur. Un vent de liberté et de renouveau avait commencé à souffler sur le « bloc de l’Est », et plus rien ne pourrait l’arrêter.

Dans les mois qui suivirent, des manifestations régulières, et de plus en plus importantes, commencèrent à s’organiser. Elles aboutiront à une démonstration monstre le 4 novembre 1989, rassemblant plus d’un million de personnes à Berlin-Est, et des centaines de milliers d’autres dans plusieurs villes d’Allemagne de l’Est. Quelques jours plus tard, le 9 novembre, un haut responsable du régime communiste annonça, lors d’une conférence de presse inédite, que les voyages privés vers l’étranger seraient désormais autorisés sans conditions. Suite à cette annonce, et sous la pression de milliers de Berlinois de l’Est, plusieurs points de passage furent ouverts dans le « mur », permettant à une foule de personnes, à la fois enthousiastes et incrédules, d’aller embrasser leurs frères et soeurs séparés de Berlin-Ouest. Le mur était tombé… Moins d’un an plus tard, le 3 octobre 1990, les deux Allemagnes étaient à nouveau réunies.

Le rôle des chrétiens
Cette page de l’Histoire est connue, surtout par ceux qui, à l’époque, ont suivi ces événements à travers la radio et la télévision, à travers toute l’Europe. Ce qui l’est moins, c’est que les Eglises protestantes d’Allemagne de l’Est jouèrent un rôle important dans la chute du mur de Berlin – d’une manière qui rappelle la résistance des catholiques dans la Pologne soviétique. Si certains évêques luthériens « collaborèrent » avec le régime communiste est-allemand, de nombreux chrétiens de la base lui résistèrent activement pendant plusieurs décennies. Ce mouvement aboutit, en 1989, aux « manifestations du lundi », dans, puis autour de la « Nikolaikirche » de Leipzig. Le 9 octobre, 70 000 personnes se rassemblent pour prier puis défiler dans la ville à la lumière des bougies. Ni l’armée ni la police n’interviendront : le régime totalitaire sera ébranlé sans que le sang ne soit versé. Ce sont ces premières manifestations, sous-tendues par un mouvement actif de démocratisation, qui aboutiront aux grandes démonstrations du mois de novembre 1989…

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