Multiplication inquiétante des tests de virginité : qu’en dit Marlène Schiappa ?

Voilà plus d’un an, maintenant, que les sociétés occidentales vivent à l’ère Weinstein. Depuis que le gros porc a été balancé, on traque le cochon partout. Sa société de production a coulé, les stars d’Hollywood sont tombées en cascade derrière lui ; le mal ayant gagné le vieux continent et la planète entière, la vie des femmes s’écrit désormais « MeToo ». Il en est même plus d’une qui surfe sur la vague, telle une Ségolène Royal qui compte bien faire fortune en droits d’auteur sur le dos des « vieux mâles blancs », comme elle les appelle.

Tout ce tintamarre cache pourtant un phénomène inquiétant dont les féministes et autres Marlène Schiappa devraient se préoccuper au premier chef. Plus grave que la main aux fesses ou les propos salaces d’adolescents en rut, c’est la multiplication des tests de virginité – dans la plupart des cas, sous la contrainte – et de leur corollaire : la reconstruction de l’hymen.

Si l’on prétend s’attaquer aux discriminations que subissent les femmes, celles-là sont de taille !

Depuis quelques années, les demandes affluent dans les services hospitaliers. Parfois des mères affolées qui se précipitent de nuit aux urgences avec leur adolescente, comme le racontait Michel Cymès mardi matin sur RTL. Plus souvent des pères, des grand-mères, des tantes, de futurs époux qui viennent faire contrôler la marchandise. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Attention, pas de second choix !

En 2015, dans la Suède très bien-pensante, un scandale a éclaté quand on a découvert que des tests de virginité étaient imposés à des adolescentes dans des hôpitaux publics. Filmé en caméra cachée, un interne reconnaissait en pratiquer « des centaines ». Et le mythe de la blonde Suédoise libre de son corps, que devient-il ? Ah, pardon ! Celles-là n’étaient pas blondes…

Toujours soucieux de rester dans les clous du politiquement correct, Michel Cymès évoque « certains milieux ou certaines communautés » qui ont « tendance à sacraliser la virginité ». « Il faut que tout le monde prenne conscience, notamment chez les parents, et surtout chez les hommes, que nous vivons dans un pays où les femmes sont censées être maîtresses de leur vie sexuelle », dit-il. Et comme il a grand peur d’être accusé d’islamophobie, il se tortille pour qu’on comprenne ce qu’il n’ose évidemment pas dire. Cite l’OMS, qui alerte sur l’augmentation de ces pratiques qui ont « tendance à se multiplier en Afrique subsaharienne, en Inde, en Indonésie, au Brésil, mais aussi plus près de chez nous, en Irlande du Nord et en Grande-Bretagne ». Et en Suède. Et en France. Et en Allemagne…

Les tests de virginité n’ont aucune valeur, ni morale ni scientifique. Ils ne prouvent rien quant à la virginité mais sont une intolérable intrusion dans l’intimité des filles et des femmes. Ils sont interdits par la loi, seulement autorisés dans le cadre d’une enquête pour déterminer si une femme a subi un viol, et non pour vérifier si elle est vierge.

Corollaire de cette obsession de la virginité propre à « certaines communautés », les demandes de reconstruction de l’hymen se multiplient. On trouve même une page dédiée sur le site de l’hôpital européen de Marseille où trois chirurgiens plasticiens la pratiquent. L’opération peut être prise en charge par la Sécurité sociale, en cas de trouble psychique, par exemple.

Un autre établissement spécialisé précise, d’ailleurs, que l’hyménoplastie est « une intervention simple qui permet de restituer l’hymen sans trace visible, mais dans un contexte psychologique souvent complexe ». Sans trace visible, je souligne, ce qui signifie donc que quelqu’un se charge, par la suite, de vérifier l’intégrité de la chose !

A-t-on entendu Marlène Schiappa sur ces questions ? Ou le ministre de la Santé, peut-être ? Non, bien sûr. Il y a « certaines communautés » auxquelles on ne touche pas.

 

Marie Delarue – Boulevard Voltaire

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