Manu va claquer 4 millions pour un copain et lui refaire des toits en bon état (Vidéo)

Le grand chantier que souhaite mener Jean d’Haussonville sur Chambord, et qu’il cite dans une interview récente de la Nouvelle République, est détaillé dans un dossier distribué à la presse. Il consiste, nous citons ce dossier, en « la restitution des plombs et dorures des lanternons de Chambord ». (…)
Non seulement cet état a disparu depuis quatre siècles et demi, mais on ne connaît son existence que par « plusieurs témoignages » ; et le dossier de presse reproduit pour argumenter une enluminure des Très riches heures du duc de Berry représentant le Louvre, un siècle avant la construction de Chambord, ce qui témoigne du sérieux de la chose ! Bref, on ne sait à peu près rien des lanternons d’origine.(…)

On pouvait tout craindre de la proximité de Jean d’Haussonville et d’Emmanuel Macron, le premier ayant reçu le second pour son anniversaire dans « son » château (voir cet article du Monde). On avait raison.
Le vendredi 23 novembre avait lieu le Conseil d’administration de l’établissement public, pendant lequel s’est déroulé cette scène étonnante : la lecture d’une lettre envoyée par le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron expliquant qu’il avait demandé au ministre de la Culture Franck Riester de valider les travaux. Travaux, donc, qui avaient été refusés par la Commission. On en est là, mais l’autorisation peut tomber à tout moment si le ministre obéit au Président. Ni Jean d’Haussonville, ni Patrick Strzoda (le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron) n’ont souhaité répondre à nos questions, m’indiquant l’un et l’autre qu’ils ne pouvaient commenter les délibérations et les décisions du conseil d’administration. Mais ils se trompent sur notre interrogation légitime, qui porte seulement sur la décision du Président de la République de demander au ministre d’autoriser ces travaux [2].(…)

Ajoutons, ce qui n’est pas anodin par les temps qui courent, que ces travaux qui consisteront à refaire des toitures encore en très bon état sont extrêmement coûteux (4 millions d’euros !). On est vraiment dans le fait du prince. Il est évident qu’un domaine de la taille de Chambord a certainement d’autres priorités…

Didier Rykner

Notes

[1Déclaration faite à Chassons.com, le 8 juin 2017, cité par Alexandre Gady dans « Chambord, sans peur et sans reproche ? », L’Objet d’Art, juin 2016.

[2Nous avons également été en contact avec les services presse de l’Élysée et du ministère de la Culture mais ceux-ci, très pris par les événements actuels, et on peut le comprendre, n’avait pour l’instant pas de réponse ou de commentaire à ce sujet.

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