Cinéma / Lu Ailleurs / American Bluff

 PrésentPierre Malpouge

Les arnaqueurs ! A la base de cet American Bluff (American Hustle en VO), une histoire vraie, à savoir un scandale politico-judiciaire des années 1970 répondant au nom d’Abscam. Plus précisément, une opération qui a vu le jour à la fin des années 1970 dans laquelle des escrocs se sont alliés au FBI pour déterminer l’identité d’hommes politiques aux agissements douteux.

Partant de là, le réalisateur David O. Russell (FighterHappiness Therapy) nous entraîne dans le sillage de deux escrocs de haut vol, Irving Rosenfeld (Christian Bale), arnaqueur coiffé comme un pissenlit et portant perruque, et sa complice Sydney Prosser (Amy Adams), sorte de « miss décolleté » trop sexy et trop belle aux yeux de l’épouse jalouse et déjantée d’Irving, Rosalyn (Jennifer Lawrence).

Jusqu’alors du mauvais côté de la loi, les deux aigrefins, qui agissent sans arme ni haine ni violence, se retrouvent malgré eux du « bon côté » lorsque Richie Di Mato (Bradley Cooper), agent du FBI, les oblige à nager dans les eaux troubles de la Mafia et du pouvoir pour piéger Carmine Polito (Jeremy Renner), homme politique corrompu jusqu’à la moelle, et faire tomber plusieurs grosses huiles du New Jersey.

Pour ce faire, ils vont bâtir un monde d’illusions dans lequel eux-mêmes vont finir par se perdre et avoir du mal à distinguer le vrai du faux.

Le piège est gonflé et risqué. D’autant plus que l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn, n’a pas l’intention de rester sur la touche et qu’elle pourrait bien tous les conduire à leur perte…

Le grand bluff ! De l’aveu même de David O. Russell, et exception faite de la reconstitution des années 1970, ce film, certes basé sur une histoire vraie, ne se veut pas un film « historique » mais plutôt une « comédie humaine » du genre « considérations sur la vie » au sein d’un milieu d’escrocs menteurs et de dingues dépressifs de tout poil.

Tous les protagonistes se débattent dans des affaires existentielles moins stimulantes qu’une tisane à la verveine. Bref, côté action, on est loin d’un Fast and Furious.

Résultat, ce film de plus de deux heures – nominé aux Bafta et aux Oscars dans les catégories Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original, Meilleur acteur (Christian Bale), Meilleure actrice (Amy Adams), Meilleur acteur second rôle (Bradley Cooper), Meilleure actrice second rôle (Jennifer Lawrence), Meilleure direction artistique, Meilleur montage et Meilleurs costumes, et multiprimé aux Golden Globes, rien que ça – à la mise en scène anémique, n’a rien d’un film cinq étoiles et se traîne en longueur avec une première partie bavarde qui n’en finit pas et une seconde un peu plus « mouvementée » qui parvient tout juste à vous raccrocher à l’histoire.

Au final, ce grand bluff, dont le souvenir dure moins longtemps que le parfum d’un chewing-gum, n’a rien de… bluffant !

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