Portrait / Eric Zemmour

Éric Zemmour, une certaine idée du journalisme à la française…

Il est devenu tellement célèbre pour ses joutes télévisuelles et son talent de polémiste qu’on a tendance à l’oublier : Éric Zemmour est avant tout écrivain et un brillant journaliste politique qui dans ses essais et ses articles analyse inlassablement l’évolution de la vie politique française, à laquelle il donne une profondeur historique.

Né en août 1958 à Montreuil, il a grandi en banlieue, à Drancy, et confie y avoir passé une enfance heureuse. Passionné par l’Histoire et la politique, c’est par hasard qu’il s’est lancé dans le journalisme, sa vocation première étant celle d’un écrivain. Il a ainsi publié de nombreux essais et quelques romans. Il est aujourd’hui l’un des journalistes les plus connus de ce que certains appellent la « droitosphère » ou encore la « réacosphère ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que ses idées tranchent dans le monde formaté des médias. Antilibéral de plus en plus assumé, il est pour l’arrêt total de l’immigration qui selon lui met en péril la survie même du pays. Il est également très critique sur le féminisme, qu’il accuse de nier les différences entre hommes et femmes, et d’occulter la vérité des relations entre les deux sexes.

Lecteur du philosophe Jean-Claude Michéa et du géographe Christophe Guilluy, deux auteurs classés « à gauche » qu’il cite régulièrement, Éric Zemmour s’intéresse à toutes les pensées de contestation de la société libérale individualiste, qu’elles soient d’origine socialiste ou réactionnaire. Au lieu de discuter ses arguments, nombre de ses adversaires idéologiques l’accusent régulièrement d’attiser les « haines » et le cloue au pilori.

Issu d’une famille modeste, père préparateur en pharmacie avant de devenir ambulancier, mère au foyer, il est « juif d’origine berbère » d’origine, comme il l’a dit un jour alors qu’on lui demandait ses origines, mais se définit avant tout comme Français, « ni plus, ni moins ». Il se distingue du reste par un amour passionné pour une France qu’il « bénit » d’avoir colonisé ses ancêtres (« On n’est pas couché »,France 2, octobre 2010).

Formation

Éric Zemmour est diplômé de l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris (1979). Par la suite, il échoue deux fois au concours d’entrée de l’ENA, à l’épreuve d’oral, ce qui suscitera les railleries de ses opposants. Paradoxe amusant, sa carrière de journaliste le verra s’installer sur les bancs de ce même jury en 2006.

Parcours de journaliste

Sa carrière de journaliste débute en 1986 au Quotidien de Paris sous l’aile de Philippe Tesson. Lorsque le quotidien disparaît, en 1994, Éric Zemmour devient éditorialiste à Info-Matin, puis journaliste politique au Figaro de 1996 à 1999. En parallèle, il réalise quelques piges à Marianne (1997) et à Valeurs Actuelles (1999). Il passe ensuite au Figaro Magazine avant de revenir, en 2013, au sein de la rédaction du quotidien pour y livrer une critique de livre hebdomadaire. Enfin, il contribue au journal Le Spectacle du Monde (groupe Valmonde) en tant que chroniqueur politique et culturel.

Aujourd’hui, Éric Zemmour se considère comme le digne héritier « du journalisme à la française. Un mélange de littérature, de politique et de journalisme. » Le Bloc-notes de François Mauriac est son « nirvana » (Le Figaro Magazine, 23 mars 2013). Au Nouvel Obs, il confie également utiliser « les techniques journalistiques pour défendre [ses] idées ».

La télévision, un heureux hasard

S’il fut tout d’abord un journaliste politique de presse écrite, Éric Zemmour a été aspiré par la télévision pour son talent de débatteur.

Il débute comme chroniqueur dans l’émission « Ça se dispute » surI-Télé en 2003, aux côté de Christophe Barbier (remplacé ensuite par Nicolas Domenach). En 2006, il intègre l’émission grand public « On n’est pas couché », présentée parLaurent Ruquier sur France 2. Aux côtés de Michel Polac (puis d’Éric Naulleau), il critique sans complaisance les œuvres des invités et se fait vite une réputation de franc-tireur, qui contribuera au succès de l’émission. En 2011, Laurent Ruquier décide de remplacer ses deux chroniqueurs, pour des raisons qui demeurent aujourd’hui encore floues et qui ont suscité de vives oppositions. « De plus en plus d’acteurs, de chanteurs et d’écrivains – tous ces grands démocrates qui se croient une âme de gauche – étaient horrifiés à l’idée d’être assis face de moi et ne voulaient plus venir sur le plateau de Ruquier », expliquera Zemmour au Nouvel Obs en avril 2013. Peut-être l’une des raisons de cette éviction incomprise.

Qu’à cela ne tienne, les deux compères créent leur propre émission, qui débute en septembre 2013 sur Paris Première et s’intitule sobrement « Zemmour & Naulleau ». Dans le même entretien au Nouvel Observateur, Zemmour confie que « des politiques refusent de venir sur Paris Première à cause de moi », comme par exemple Mélenchon, mais peut-être ce refus était- il plus lié à une ancienne querelle entre Mélenchon et Naulleau qu’à autre chose. En parallèle, Éric Zemmour a participé, jusqu’en 2010, à « L’Hebdo » sur France Ô où ses joutes oratoires avec Dominique Wolton sont devenues cultes. Il contribue également au « Grand débat » présente par Michel Field sur la chaîne Histoire.

Il confie lui-même que le petit écran n’était pas sa vocation première et qu’il l’utilise aujourd’hui « comme un vecteur de diffusion de [ses] convictions et de [ses] idées ». Il se considère comme le « porte-drapeau » d’une majorité silencieuse et profonde qui s’oppose aux élites médiatiques et politiques. Il estime que « la bagarre idéologique se fait désormais à la télévision, plus dans les revues ni dans les think tanks ». Il considère pourtant le petit écran comme « un univers abêtissant, à la fois pour le débat intellectuel et politique. C’est un univers qui privilégie l’émotion sur la raison ».

À la radio

Depuis janvier 2010, Éric Zemmour signe une chronique sur les ondes de RTL. D’abord quotidienne, du lundi au vendredi à 7h15, celle-ci devient bihebdomadaire à la rentrée 2013. Le chroniqueur y voit, comme d’autres, « l’une des conséquences de la polémique suscitée par la chronique sur Christiane Taubira (en mai 2012, ndlr) » lorsqu’il avait suscité le scandale en accusant la ministre de la Justice de s’attaquer à « l’homme blanc ». Il rappelle que ses billets « n’engagent que [lui], pas la rédaction. RTL a fait ce choix de venir me chercher pour avoir un regard différent et iconoclaste sur l’actualité, un regard qui tranche avec le ronron médiatique ».

Ses chroniques radio sont rassemblées dans plusieurs livres : Z comme Zemmour (Le Cherche midi, 2011), Le bûcher des vaniteux (Albin Michel, 2012) et Le bûcher des vaniteux 2 (Albin Michel, 2013).

Un écrivain avant tout

Si aujourd’hui Éric Zemmour est surtout connu du public grâce à son exposition médiatique et son travail de journaliste politique, ce dernier se considère avant tout comme un écrivain. Son amour de la langue française l’a poussé à rédiger plusieurs romans et essais. Son premier est consacré à Édouard Balladur (Grasset, 1995). En 1998, il écrit Le livre noir de la droite (Grasset) puis, entre autres, Les rats de garde (Stock, 2000) avec Patrick Poivre d’Arvor et, en 2002, une biographie de Jacques Chirac, L’homme qui ne s’aimait pas » (Balland).

En 2008, il écrit Petit frère (Denoël), un roman qui met en scène deux amis de banlieue, un juif et un musulman, et s’inspire d’un fait réel dramatique (qui s’est soldé par la mort du jeune
juif). Enfin, sans doute ses deux plus connus, il écrit en 2006 Le premier sexe (Fayard), court essai où il analyse la féminisation, volontaire selon lui, de la société et des hommes, et Mélancolie française (Fayard/Denoël) en 2010, où il conte l’histoire d’une France qui recherche en vain la succession de Rome.

Ses auteurs de référence, souvent cités, sont entre autres Balzac, Chateaubriand, Racine, Baudelaire, Bainville et Michelet.

Positionnement

Souvient décrié pour ses positions tranchées, le polémiste présente surtout l’avantage de parler à visage découvert, contrairement à l’ensemble de la profession qui préfère souvent glisser une idéologie entre des lignes prétendument objectives. Politiquement, Éric Zemmour se revendique de la « droite gaullo-bonapartiste » et reconnaît des « inspirations marxistes ». Dans un entretien accordé à Philippe Bilger en décembre 2013, il déclare « assumer » la ligne de tous les acteurs du « non » à Maastricht en 1992, de Jean-Pierre Chevènement à Jean-Marie Le Pen en passant par Charles Pasqua, Philippe Séguin et Philippe de Villiers.

Au fil de ses livres, articles et émissions, il véhicule la nostalgie de la grandeur de la France et promeut l’assimilation et l’arrêt de l’immigration massive pour remédier à la crise identitaire et sociale qui sévit aujourd’hui. Il combat le « droit d’ingérence » directement issu de l’idéologie des des Droits de l’Homme, qui qualifie de « néo-colonialisme ».

Il est également très actif dans la critique du féminisme et plus généralement de la « féminisation de la société ». En octobre 2013, il fait partie des signataires de « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 “salauds” », lancé par le magazine Causeur, pour protester contre la pénalisation des clients des prostituées dans laquelle il voit un des volets de la grande lutte contre la norme hétérosexuelle.

Sa nébuleuse

Le 2 mars 2011, tout juste condamné pour des propos tenus à la télévision (voir ci-dessous), il est invité par Hervé Novelli à la convention nationale des réformateurs libéraux et ovationné par les parlementaires UMP. Il leur suggère, dans un discours, de supprimer les lois sur la discrimination raciale, les lois mémorielles, l’action pénale des associations antiracistes et leurs subventions.

Au cours de sa carrière de journaliste politique, il a dîné avec de nombreux hommes politiques, dont Jean-Marie Le Pen, ce qui est lui est reproché au « Grand Journal » de Canal+ du 6 novembre 2013. En colère, Éric Zemmour répondra au chroniqueur : « Vous êtes grotesque ! Je visite qui je veux, quand je veux. (…) Je suis journaliste politique depuis 25 ans. Donc je déjeune et je dine avec des hommes politiques depuis 25 ans, que ça vous plaise ou non. »

Il est ami avec Éric Naulleau, son compère d’émission depuis de nombreuses années. Il correspond régulièrement par courriel avec l’intellectuel Alain Soral.

Récompenses

Prix de la Liberté d’expression 2010 (Enquête & Débat)

Prix du livre incorrect 2010 (pour « Mélancolie française », Fayard/Denoël) Prix Richelieu 2011 (Association de Défense de la langue française)

Condamnations

En 2010, il est poursuivi par plusieurs associations antiracistes pour avoir déclaré, le 6 mars dans « Salut les terriens » surCanal +, que les Noirs et les Arabes étaient contrôlés plusieurs fois par jour « parce que la majorité des trafiquants sont noirs et arabes ». Le même jour sur France Ô, il estime que les patrons « ont le droit » de refuser des Noirs et des Arabes à l’embauche car « la discrimination, c’est la vie ».

Pour les propos tenus sur Canal +, il est reconnu coupable de « discrimination raciale ». Pour ceux tenus sur France Ô, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a considéré que le chroniqueur « légitimait une pratique illégale, en la présentant comme licite ». Il est condamné à 1.000 euros d’amende avec sursis. En outre, il doit verser au MRAP, à SOS Racisme et à la Licra un peu plus de 10 000 euros de dommages et intérêts et faire état de ses condamnations dans un organe de presse..

Publications Essais

Balladur, immobile à grands pas, Grasset, 1995
Le Coup d’État des juges, Grasset, 1997
Le Livre noir de la droite, Grasset, 1998
Une certaine idée de la France (sous la direction d’Alain Griotteray), 1998 Les Rats de garde, (avec Patrick Poivre d’Arvor), Stock, 2000

L’Homme qui ne s’aimait pas, Balland, 2002 (portrait de Chirac)

Le Premier Sexe, Denoël, 2006 (réédition J’ai lu, 2009)
Mélancolie française, Fayard /Denoël, 2010 (réédition Le Livre de poche, 2011).
Z comme Zemmour, Le Cherche midi, 2011
« Muray »,in Philippe Muray, (sous la direction de Jacques de Guillebon et Maxence Caron), éditions du Cerf, coll. « Cahiers d’histoire de la philosophie », 2011
Le Bûcher des vaniteux, Albin Michel, 2012
Le Bûcher des vaniteux 2, Albin Michel, 2013

Romans

Le Dandy rouge, Plon, 1999

L’Autre, Denoël, 2004

Petit Frère, Denoël, 2008 (réédition J’ai lu, 2009)

Ils l’ont dit

« Jean-Marie Le Pen aime bien dresser des listes spéciales. A qui veut l’entendre, le président du FN confie ces jours-ci que seuls trois journalistes se montrent corrects à son égard : Elisabeth Lévy, Éric Zemmour et Serge Moati ! », François Duffay, Le Point n°1551, « La fronde des intellos », 7 juin 2002.

« Ses interventions matinales sont encadrées et supervisées chaque matin par la rédaction. Nous lui avons demandé de veiller au respect des valeurs humanistes de la station », RTL au Parisien le 22 février 2011.

« En osant appeler un chat un chat et un mensonge par son nom, Éric Zemmour a su rendre confiance en eux à des millions de Français », Éric Branca, Valeurs Actuelles du 30 mai 2013.

« Difficile de se fâcher avec Zemmour. C’est un gamin facétieux, bon camarade, et comme il sort pas mal d’énormités, il est très tolérant avec les autres. Son seul point faible : il est dominé par ses hormones », Éric Naulleau, Télé-Loisirs le 30 août 2012.

« Selon Éric Zemmour, l'”homme blanc” verrait donc sa virilité remise en cause par celle d’hommes noirs et arabes qui, eux, ne seraient pas soumis à la féminisation imposée aux hommes blancs par les militants pour l’égalité. Espérons qu’un jour les complexes d’Éric Zemmour se résoudront sur un divan plutôt que par l’expression radiophonique d’une haine quotidienne obligeamment permise par la sollicitude de RTL à l’endroit de ce personnage », Dominique Sopo, à l’époque président de SOS Racisme, Le Monde, 25 mai 2012.

Il l’a dit

« Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait ! », « Salut les Terriens »,Canal +, le 06 mars 2010.

« Le discours que je tiens est le discours du roman national français qui dominait jusqu’au général de Gaulle. Il est devenu marginalisé et il a été tué par le consensus soixante-huitard », Conférence à Montpellier, avril 2010.

« Les jeunes journalistes sont tellement acculturés et conditionnés par le discours des ainés qu’ils ne peuvent même pas penser ce que je dis », ibid.

« Ce n’est pas moi qui ai été nommé ministre parce que j’étais noir et femme. Donc, celui ou celle qui a bénéficié d’un regard ethnicisé sur la société française, ce n’est pas moi, c’est Rama Yade. Et ce n’est pas moi non plus qui ai été nommé présentateur du journal de TF1 parce que j’étais noir. Et ce n’est pas moi qui ai dit en 1998, quand l’équipe de France a

6 ‘black-blanc-beur’ », « Ça se dispute », I-Télé, 15 novembre 2013.

« L’islam pose une question à la société française. L’islam est un droit, ce n’est pas seulement une spiritualité, c’est un droit qui englobe la société, et inévitablement il y a un code religieux qui s’impose et qui se frotte et parfois se confronte à notre code civil napoléonien. Et c’est ça la question que l’on doit régler. Est-ce que le code civil napoléonien et ses principes idéologiques issus de la révolution française l’emportent à chaque fois, ou est-ce qu’on négocie la multiculturalisation revendiquée par une partie de la gauche et par l’Europe ? C’est la négociation entre cultures ! Moi je refuse la négociation, j’estime que les autres cultures étrangères, entre guillemets, mêmes si les gens vivent en France, doivent céder le pas devant la culture du code civil napoléonien. »

« Je préfère être un réactionnaire qu’un progressiste, parce que les progressistes ça finit dans les camps à Treblinka et dans les camps communistes. Je connais les histoires du progrès, ça finit toujours mal. »

« On ne négocie pas avec la culture française on s’y soumet », « On n’est pas couché », France 2, le 26 septembre 2009.

« Alors messieurs, allez-vous-en. Ôtez ce maillot qui n’a pas de sens pour vous. Oubliez-nous, comme on vous oubliera. On se consolera sur internet avec les coups-francs de Platini et les dribbles de Zidane. On les montrera à nos enfants en leur disant, les yeux émus : c’était ça l’Équipe de France ! », RTL, 21 juin 2010.

« L’esclavage des noirs a été inventé par des Noirs, en Afrique, c’est eux qui vendent les autres noirs parce qu’ils n’ont aucune conscience de fraternité noire, ça n’existe pas ça », « 93 faubourg Saint-Honoré », Paris Première, 26 mars 2006.

« Mes ancêtres ont été colonisés par la France et je la bénie, car elle m’a apporté les écoles et Baudelaire », « On n’est pas couché »,France 2, octobre 2010.

« J’ai le sentiment qu’à la sacralisation des races de la période nazie a succédé la négation des races (…) J’appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire (s’adressant à Rokhaya Diallo, ndlr) », « Paris – Berlin, le débat »,Arte, 13 novembre 2008.

« J’essaie simplement de sauvegarder, de défendre une culture, un art de vivre qui a fait notre bonheur pendant des siècles », « Les francs-tireurs », télévision québécoise, le 9 février 2011.

« J’estime qu’on a eu tort d’autoriser tout le monde à donner n’importe quel prénom à ses enfants », « Les francs-tireurs », télévision québécoise, le 9 février 2011.

« En France la population la plus pauvre selon un rapport administratif récent, ce n’est pas dans les banlieues, c’est dans les campagnes, c’est les paysans français, et ils ne trafiquent pas la drogue, ils ne brûlent pas des voiture, ils ne tirent pas sur les flics », « Les francs- tireurs », télévision québécoise, le 9 février 2011

« Je ne me positionne pas par rapport à Israël, les Etats-Unis, le monde arabe… etc. Ce n’est pas mon problème. Mon problème c’est la France », « Les francs-tireurs », télévision québécoise, le 9 février 2011.

« Les électeurs de Le Pen sont des Français comme les autres, souvent des ouvriers, des gens très pauvres qui sont en première ligne, qui souffrent de la mondialisation, d’une immigration mal contrôlée, mal assimilée. Il faut arrêter de leur cracher à la gueule en plus », « Les francs- tireurs », télévision québécoise, le 9 février 2011.

« Tout le monde pense que je suis de droite, ce qui est approximatif. Je suis réactionnaire, ce qui n’a rien à voir. Je n’aime pas notre époque. Je la trouve arrogante, superficielle, vulgaire, inculte. C’est le fond de l’affaire. Qu’on pense que je suis de droite n’est pas un problème, ce n’est pas infamant », Palace Costes, décembre 2006.

« Le féminisme a eu un effet, c’est de permettre aux femmes de la grande bourgeoisie de voler aux vrais prolétaires leur statut de prolétaire. Elles ont volé, par un hold-up idéologique, le statut de dominé aux vrais dominés », entretien au magazine Elle.

« Les femmes créent moins et transgressent moins que les hommes. Parce que les femmes ont une forme d’intelligence différente de celle des hommes, et que les grands génies sont hommes. Ça n’est pas fémininement correct de le dire, mais c’est la vérité. Ceux qui osent transgresser ce sont des hommes, à part de rarissimes exceptions », entretien au magazine Elle

« Les hommes et les femmes ont des rôles différents, mais aujourd’hui on n’a pas le droit de le dire. On doit dire qu’ils ont des rôles interchangeables. Eh bien je pense que l’interchangeabilité est en train de détruire notre société », entretien au magazine Elle.

« La féminisation des hommes est la cause du divorce de masse », entretien au magazine Elle.

« Je sais. Je sais qu’il n’y a pas l’Homme et la Femme, mais des femmes et des hommes. Pas de généralités mais uniquement des cas particuliers. Autant de cas particuliers que d’individus. Je sais qu’il y a du féminin en l’homme et du masculin en la femme. Je sais que je ne suis même pas une femme… L’homme idéal est une vraie femme. Il a rendu les armes. Le poids entre ses jambes est devenu trop lourd. Aujourd’hui, tout ce qui relève du masculin est un gros mot. Une tare. Mais la révolte gronde. Les hommes ont une identité à reprendre », Le premier sexe, 2006.

« Aujourd’hui le danger c’est la concurrence victimaire. Aujourd’hui, c’est la victime qui est érigée en vedette de l’époque. Et en érigeant le juif en victime absolue, on alimente une concurrence victimaire folle. Chacun veut sa shoah », « On n’est pas couché »,France 2, le 23 février 2008.

« L’édification de la Shoah comme religion civile a interdit à la France d’avoir une politique migratoire », « Zemmour & Naulleau »,Paris Première, le 22 novembre 2013.

« Ce sont les antiracistes qui, les premiers, ont racialisé le discours pour leur propagande, qui ont mis la question raciale dans le débat politique », entretien avec Philippe Bilger, décembre 2013.

« Je me reconnais dans une tradition politique très lointaine qui est le gaullo-bonapartisme », entretien avec Philippe Bilger, décembre 2013.

« Je suis nostalgique du bonheur de vivre en France dans les années 60, et nostalgique de la grandeur de la France, qui est morte pour moi à Waterloo en 1815. C’est une double nostalgie qui est lourde, qui me hante et assombrit mon existence », entretien avec Philippe Bilger, décembre 2013.

Crédit photo : Thesupermat via Wikimedia (cc)

 

 

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