Le Prix citoyen européen à un Italien qui héberge six migrants (Vidéo)

Une “baffe” à Salvini? Antonio Calo, un professeur d’histoire et de philosophie, depuis 2015,  accueille six migrants chez lui, avec sa famille…(NDLR)

À Camalò, petite ville d’environ 2 000 habitants près de Trévise en Italie, Antonio Calò et sa femme Nicoletta, ont décidé il y a trois ans d’accueillir six migrants venus d’Afrique et âgés d’une vingtaine d’années, comme leurs quatre enfants. Cette initiative devenue un modèle d’intégration est récompensé cette année par le Prix du citoyen européen .

Ils s’appellent Sahiou, Mohammed, Braima, Siaka, Tidja, et Saeed, viennent du continent africain et ont commencé une nouvelle vie en Italie il y a déjà trois ans. Après avoir chacun survécu à la dangereuse traversée de la Méditerranée, ils se sont vus offrir par la famille Calò, non seulement un toit, mais aussi la formation nécessaire à leur intégration dans la société italienne.

Au départ, les insultes ont plu sur la famille après ce choix et les bénéficiaires eux-mêmes n’osaient pas trop y croire comme en témoigne Siaka : “Personnellement, je ne pensais pas pouvoir vivre dans une famille italienne, nous avons gagné ce Prix justement parce que tout le monde pensait que c’était impossible, et nous, nous avons finalement prouvé que c’était possible.”

Aujourd’hui, Monsieur et Madame Calò, tous deux enseignants, vivent dans un logement rattaché à la paroisse de Saint-Michel-Archange à Trévise. Pendant les premiers mois, leur projet a été financé par des fonds européens et des fonds nationaux gérés par une ONG locale. Ils expliquent leur besoin d’agir après avoir vu tant de migrants risquer leur vie pour atteindre l’Europe(…)

‘Bien que la Vénétie soit l’une des régions où vivent plus de 90 000 étrangers, il est très difficile de trouver à Trévise des structures d’accueil pour les migrants. L’intégration sociale est notamment rendue plus diffcile par les choix politiques.

Giovanni Manildo , ancien maire de Trévise et membre du Parti démocrate serait pour plus d’implication à tous les niveaux:

” On a trop souvent accusé les incidents liés à l’immigration de tous les maux. Je crois que la seule solution efficace pour gérer ces problèmes est que chacun assume son rôle. Que ce soit au niveau européen, au niveau national ou au niveau local, indépendamment de l’orientation politique de chacun. “

D’autres au contraire, s’opposent toujours à l’accueil des migrants dans la région de la Vénétie, la ville de Trévise a d’ailleurs récemment élu un maire issu du parti de la Ligue du Nord, connue pour ses positions anti-immigration.

Roberto Ciambetti , président du Conseil régional de la Vénétie :

“Nous avons ici le terrible exemple des foyers d’accueil saturés. Certains en ont fait un business. Les municipalités ont déjà du mal à s’en sortir, on ne peut pas leur demander en plus de s’occuper d’un problème qui accentue les inégalités entre les citoyens.”

Pour le Père Baratto , responsable du projet ‘Migrants’ et président du Festival de Giavera qui vise à encourager le dialogue entre les peuples, les migrants sont une véritable ressource, particulièrement quand le pays traverse une crise démographique.

“Ici à Trévise il y a environ 90 000 citoyens étrangers et on peut se demander pourquoi on ne parle pas de ces 90 000 au lieu de parler uniquement des 2 000 migrants qui ne sont accueillis ici que de manière temporaire dans l’attente de la réponse pour leur demande d’asile.”

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