« Je défendrai les racines chrétiennes jusqu’à ma dernière goutte de sang »!

Marc-Étienne Lansade est maire (Front national) de Cogolin, dans le Var, depuis mars 2014. Une crèche de la Nativité a été installée dans la mairie de la commune.
Retour sur une polémique laïciste au pays des santons.

Vous déclariez il y a quelques jours dans Var Matin que vous alliez installer une crèche à la mairie de Cogolin « devant les provocations qui se multiplient ces jours derniers ».
Pouvez-vous expliquer votre démarche ? La crèche est-elle bien installée ?

Marc-Étienne Lansade : La crèche est bien installée dans la mairie de Cogolin depuis lundi matin.
À l’origine, je n’avais pas forcément prévu cette installation, et ce pour plusieurs raisons : d’abord, parce que c’est le premier Noël depuis que j’ai été élu maire de Cogolin et, à ce titre, je n’ai pas nécessairement l’habitude de l’organisation de tous les us et coutumes. En outre, les locaux de notre mairie ne sont pas excessivement grands, et il n’y avait pas beaucoup de place. Il s’agissait donc davantage d’un oubli que d’une volonté de ne pas installer de crèche à la mairie.
Toutefois, je dînais avec Robert Ménard il y a quelques semaines, avant que n’éclose l’affaire de la crèche à Béziers, et M. Ménard m’avait effectivement fait part de sa volonté d’installer une crèche. Cela m’avait semblé être une excellente idée.
Surtout, lorsque j’ai appris que l’on remettait en cause la légitimité de l’installation de simples crèches au sein des mairies françaises, j’ai réalisé que l’on marchait véritablement sur la tête. Nous sommes chez les fous ! Nous sommes victimes de provocations permanentes de la part de laïcards qui, par ailleurs, sont bien silencieux lorsque des ayatollahs et imams locaux essaient de dénaturer notre pays. C’est donc en réaction, en solidarité et avec la volonté de graver dans le marbre notre culture chrétienne, que j’ai décidé d’installer une crèche.

 Quelles ont été les réactions à cette installation ?

Marc-Étienne Lansade : Je n’ai reçu aucune critique à cet endroit. Tous les messages reçus sont des messages de soutien, se comptant par centaines. Ces encouragements viennent tant des administrés de Cogolin que de gens de la France entière. Par exemple, sur les réseaux sociaux, pas moins de 400 personnes ont aimé la photo de notre crèche, et ce en quelques heures. Cela illustre le fait suivant : les Français sont fatigués de ces polémiques vaines et de cette volonté affichée par certains de transformer la France en une terre soit laïque soit islamisée.
Localement, dans ma ville de Cogolin, le soutien est absolu. Le comité des gauchistes locaux, qui se réunit dans une cabine téléphonique, trouverait probablement à redire, mais ces gens-là sont déconnectés de la population.
J’ajoute que l’installation de cette crèche est une initiative d’élus, et que chacun a apporté sa pierre à l’édifice.

L’installation de cette crèche est-elle purement culturelle et liée à l’identité du village (traditions provençales), ou la dimension religieuse est-elle également assumée ?

Marc-Étienne Lansade : Cette initiative est essentiellement culturelle. C’est ce que j’ai l’intention de défendre.
À titre personnel, je suis catholique pratiquant mais mon rôle, en tant que premier magistrat de la commune, n’est pas d’imposer mes convictions. Notre religion, aujourd’hui n’est pas une religion de prosélytisme et, si je n’ai pas l’intention de convertir les administrés, pour ma part, je ne me laisserai pas convertir !
Je défendrai bec et ongle, et jusqu’à la dernière goute de mon sang, les racines chrétiennes de notre pays.

Comment qualifieriez-vous la décision du tribunal administratif de Nantes concernant la crèche vendéenne ?

Marc-Étienne Lansade : Cette décision n’est rien d’autre que la démonstration de la déconnection totale entre le pouvoir judiciaire et le peuple.
Or, quand on sait que le Syndicat de la magistrature est majoritaire chez « ces gens-là » et que leur légitimité n’est que d’avoir passé des examens et d’avoir été cooptés, force est de constater qu’ils ne bénéficient d’aucune légitimité vis-à-vis du peuple à mes yeux, si ce n’est une expertise vaguement technique. Mais l’on sait bien que la justice ne consiste pas seulement en l’application du droit mais se définit surtout par le sens du juste. Aujourd’hui, la justice se ridiculise, se marginalise et s’éloigne considérablement de la volonté populaire. Si les Français mettent de plus en plus en doute toutes les autorités, c’est bien parce que le sens du juste a été abandonné depuis longtemps et qu’il n’y a plus aucune valeur morale.
Toute cette affaire est très significative du fonctionnement actuel de la justice en France.

 Subissez-vous des pressions administratives et judiciaires ? Que comptez-vous faire dans ce cas ?

Marc-Étienne Lansade : Je ne donnerai pas à ceux qui veulent ma peau le plaisir de réussir à l’avoir. Je connais mes marges de manœuvre, surtout en matière médiatique. Il y a peu de temps le procureur de la République m’a obligé à célébrer un mariage avec un sans-papier. Si je refusais ce mariage, je risquais, à la fin, de perdre mon siège et de me retrouver inéligible. Or, j’ai un devoir vis-à-vis des gens qui m’ont élu et confié ce mandat.
Si d’aventure je me voyais condamné, je communiquerai, je dirai la vérité aux concitoyens qui, demain, en tireront les conséquences lors de leur vote.
Mais je ne me soumettrai qu’en dernier recours, lorsque le mal sera à venir. J’irai au bout des procédures possibles. J’ai l’impression que cela va s’arrêter là et que ni la justice ni le Gouvernement n’iront plus loin. Si c’était le cas, il s’agirait d’une déclaration de guerre vis-à-vis du peuple et de la Nation.

 Plusieurs maires, notamment dans le Midi, ont décidé de résister en installant ou maintenant des crèches. Êtes-vous en contact les uns avec les autres ? Un collectif est-il appelé à naître ?

Marc-Étienne Lansade : On sombre dans le ridicule le plus total. J’espère que l’on n’aura tout de même pas à monter des collectifs pour défendre des crèches au sein des locaux municipaux… J’espère surtout que le bon sens reprendra ses droits. C’est comme si demain on disait qu’il faut créer un collectif pour permettre aux gens de respirer sans payer ! Var Matin m’interrogeait récemment, et je leur ai dit la chose suivante : si vous voulez vraiment annihiler toute référence aux racines chrétiennes de la France, commencez à brûler les livres qui en parlent, faites donc des autodafés !
Aujourd’hui, notre civilisation se résumerait donc au fameux plug anal de la place Vendôme et à l’interdiction des crèches en mairie. Même les plus modérés s’aperçoivent qu’on se moque d’eux !

Un mot pour nos lecteurs en cette période de l’Avent ?

Il ne faut jamais perdre espoir.
La France est un pays qui se relève toujours, parfois tard, aujourd’hui très tard, mais il faut que vous sentiez ce nouveau vent qui souffle sur notre pays. Ce n’est pas un vent de résignation ou de désespoir, mais bien un vent de révolte qui arrive, annonçant qu’un jour les choses changeront.
J’ai décidé il y a un an et demi de m’engager en politique. Il faut s’engager en politique. Il faut que chacun s’engage à un nouveau, et rien ne bougera non plus tant que les églises seront vides, et tant que les curés auront du mal à bouger les gens pour aller au catéchisme. Si chacun n’a pas un engagement personnel, rien ne se fera. La solution ne réside pas dans les autres, mais en soi-même. Si vos lecteurs pouvaient prendre conscience que chacun a un rôle à jouer, ce sera une mission importante. Il ne faut pas attendre l’homme providentiel qui fera changer les choses à notre place. Rappelez-vous la maxime bien connue : « Aide-toi, le ciel t’aidera. »

 

Lu sur le Rouge et le Noir

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