Benoît XVI raconté par trois cardinaux

Suite à l’annonce de la démission du pape Benoît XVI, Nouvelles de France vous propose de redécouvrir Benoît XVI à travers les souvenirs de trois princes de l’Église qui l’ont servi : les cardinaux Poupard, Burke et Rodè.

À l’envoyé spécial des Nouvelles de France, le Cardinal Poupard évoquait, presque avec humour « le paradoxe des mètres cubes qui ont déferlé contre lui alors que le pape est la douceur incarnée ». Il avait d’ailleurs déjà entendu le pape confier sa « faiblesse pour la douce France » et qu’il avait « appris à lire le Français pour lire ‘Le soulier de satin’de Claudel en sa langue originale ». Bien qu’il se soit remémoré avec plaisir ses souvenirs des quarante dernières années, le cardinal Poupard se réjouissait pour l’avenir car son pasteur Benoît XVI, est un pape qui, dit-il « ruisselle de douceur et d’intelligence, qui possède un génie qui frappe tout le monde » et dont les homélies sont « des joyaux. »

Cardinal Burke : « Benoît XVI est un saint »

Lorsqu’on lui demande ce qu’il pense du pape Benoît XVI, le Cardinal Burke est extrêmement prolixe. « Ce que je pense de Benoît XVI ? Beaucoup de choses. C’est avant tout quelqu’un qui a une capacité extraordinaire à enseigner la Foi », me déclare-t-il. Très laudatif sur le Saint-Père, mon hôte d’un jour voit en lui « un homme d’une très grande gentillesse », un pape « qui souhaite toujours ce qu’il y a de mieux pour son interlocuteur. Il ne peut pas rencontrer tout le monde, bien sûr, mais je sais qu’il fait tout son possible ». Décrivant le vicaire de Jésus-Christ, le cardinal-préfet estime que « Benoît XVI est un saint ».

Souvenirs du Cardinal Rodè sur Benoît XVI

Le troisième Prince de l’Église à se remémorer Benoît XVI est le Cardinal Rodè. Le Préfet émérite de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique et ancien archevêque de Ljubljana à raconté aux Nouvelles de France ses souvenirs communs avec Benoît XVI. Nous vous proposons de retrouver cet entretien en intégralité.

C’est au début des années 1980 qu’il a fait la connaissance du Cardinal Ratzinger qui était alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi. « C’était dans l’appartement du Cardinal Poupard qui était alors archevêque. Joseph Ratzinger était à Rome depuis un an et il présentait le livre de Mgr Poupard sur la foi catholique. Il avait fait, en Français, un discours d’une très grande beauté, notamment en ce qui concerne le langage et les expressions employées. Je me souviens de l’une d’entre elles : il faisait référence à « l’arc de la Foi qui se projette sur l’existence humaine ». »

Joseph Ratzinger c’est aussi un membre de différentes congrégations qui, se remémore le Cardinal Rodè, « intervenait toujours sans note à l’occasion des assemblées plénières, mais on sentait à chaque fois que ses interventions étaient très bien préparées ». Mon interlocuteur y voit alors l’expression « d’un homme d’une rare qualité ».

En 1995, alors qu’il discutait avec le Cardinal Poupard devant la salle Paul VI, le Cardinal Rodè se souvient avoir interpelé le Cardinal Ratzinger qui passait, en lui lançant : « Le Saint-Père (Jean-Paul II, ndlr), a bien de la chance d’avoir un théologien tel que vous à ses côtés ». A ces mots, le futur pape a souri et s’est empressé d’ajouter : « Oh ! Mais Jean-Paul II est un très bon philosophe ». « Il n’a pas nié mon compliment mais il l’a complété », me précise le prince de l’Église.

En 2002, celui qui n’était alors qu’archevêque de Ljubljana est venu en pèlerinage à Rome avec les séminaristes de son diocèse. Le Cardinal Ratzinger a alors « pris sur son précieux temps pour expliquer à (ses) séminaristes comment fonctionnait la Congrégation pour la doctrine de la Foi », me confie-t-il. Et de se souvenir que « déjà le Cardinal Ratzinger parlait du problème de la pédophilie et du travail que cela représentait pour sa congrégation ». « Il disait que c’était un problème que l’on retrouvait malheureusement également dans l’Eglise et que celle-ci devait  débuter un travail d’action, d’information et de purification pour lutter contre celui-ci. Plus précisément, il déclarait que « l’Église devait faire face à ses problèmes avec courage ». »

Joseph Ratzinger c’est également un homme d’une grande culture. Le cardinal slovène se souvient avoir déclaré au Cardinal Ratzinger que son pays avait tendance à se séparer de la doctrine et que les protestants eux-mêmes s’éloignaient des doctrines de Luther en élisant même un évêque. C’est dans l’histoire que le futur pape voyait l’explication de ce retournement. Il expliquait alors « qu’après la 1ère Guerre mondiale, les princes des pays germaniques ont disparu de la vie publique et que les protestants, désormais dépourvus de chefs, se sont mis à élire des évêques ».

Autant de qualités qui font dire à ce Prince de l’Église : « avant l’ouverture du conclave, j’étais sûr que Joseph Ratzinger serait élu». Sûr que Benoît XVI est « l’homme de la situation », le prélat estime avoir eu une « collaboration sans faille » avec lui. Ce qui le frappe, ce sont « les discours du Saint-Père » qui reflètent « un humanisme chrétien, tant s’y retrouvent les concepts de joie, de liberté, de beauté et de vérité qui donnent du sens à la vie ». Ce Pape qui « explique des choses compliquées avec beaucoup de facilité, ce sera le Pape des discours », affirme mon interlocuteur qui n’hésite pas à le qualifier de « maître » et à le comparer « à Saint Grégoire le Grand ou à Saint Augustin ».

En tant qu’homme, l’éminence slovène trouve un certain nombre de qualités à Benoît XVI et notamment celle « d’être resté le même homme, simple, discret et si je puis me permettre, je dirais qu’il a conservé un brin de timidité ». C’est, en fin de compte, une admiration fraternelle et presque filiale qui se dégage du cardinal slovène à l’endroit d’un Pape qui « lorsque vous lui parlez, vous donne l’impression que vous êtes la personne qui compte le plus pour lui. »

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13 Comments

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  • Gisèle , 11 février 2013 @ 16 h 58 min

    Il y a eu le Pape du rassemblement , il est le Pape de l’ enseignement , et doit venir le Pape de la grande marche .Il conduira toutes les tribus sur le chemin de lumière .

  • Gisèle , 11 février 2013 @ 17 h 03 min

    Je me souviens de ce petit garçon , un dimanche matin , dans une église de Rome . Le Pape Benoît XVI bénissait tous les nouveaux baptisés . Ce petit garçon , dans les bras de son papa a planté son beau regard dans celui du Saint Père . Il y a eu un long échange silencieux entre eux deux . Et quand le Saint Père a demandé au papa le nom de ce petit enfant , il a dit :
    EMMANUEL ;

  • diego , 11 février 2013 @ 18 h 01 min

    Je pense que ce pape moins médiatique que son prédécesseur est un grand intellectuel et son regard respire le douceur et la bonté.Le déchainement des médias et des organisations homo contre lui est dégueulasse, car il ne méritait pas cela.

  • mariedefrance , 12 février 2013 @ 7 h 19 min

    qui sont les médias, les homos, comparés à lui ?

    des minus !

  • JSG , 12 février 2013 @ 8 h 34 min

    Cette minorité dans la minorité ne sont que des gueulards mal dans leur peau ; s’ils s’assumaient réellement, on ne les entendrait pas !

  • Aimegeaielle , 12 février 2013 @ 9 h 15 min

    Merci à NDF de nous avoir donné ces beaux témoignages de cardinaux. Et un immense merci à notre cher Benoît XVI qui est un pape caractérisé par la bonté, l’intelligence et lhumilité.

  • marie-france , 12 février 2013 @ 10 h 08 min

    hier en fin d’aprés midi sur france 24 une journaliste a bien parlé du Saint Pére ,à propos ddu déchainement de la presse sur les paroles qu”il aurait tenu sur les préservatifs dans l’avion qu’il le ramenait ,elle a mis en accusation une “journaliste” de l’a f p qui, téléphoné à, son agence, ils se sont précipités sur elle en disant mais il n’a pas du tout dis cela!!elle leur a répondu ” C’EST CE QU’IL A VOULU DIRE”!!!c’est pas beau çà!!!voilà leur vérité à tous ces journaleux de L’ A F P

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