Médine au Bataclan: que fait Collomb? (Vidéo)

Le Bataclan est la propriété (70%) du groupe Lagardère depuis septembre 2015…

 

Pétition pour l’annulation de ces concerts.

 

Le porte-parole de Macron soutient Médine et Lagardère!

Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a appelé aujourd’hui à la mesure et opposé « la règle de droit » aux appels de la droite et de l’extrême-droite à l’annulation de concerts du rappeur Médine prévus à l’automne au Bataclan. « Les salles sont libres de programmer qui elles veulent » et « la liberté de l’artiste est totale sauf s’il y a incitation à la haine raciale, s’il y a trouble à l’ordre public et ça c’est au droit de le dire » a-t-il déclaré en ajoutant que le rappeur « n’a pas été à ce stade condamné que je sache. »

Invitant « à la mesure et à la décence dans ce débat » Benjamin Griveaux a déclaré que « la seule réponse à apporter c’est (…) la réponse du droit et non pas répondre sous le coup de l’émotion »

(…) Le Figaro

 

 

Trente familles de victimes du Bataclan portent plainte contre l’Etat, essentiellement pour comprendre ce qui s’est passé ce soir-là.

18, rue des Gâtines, à Paris, dans le 20e arrondissement, près du métro Gambetta, le magasin du luthier est resté fermé plus de deux ans. Romain Naufle, 31 ans, surnommé dans le quartier « le médecin des guitares », cet homme qui ne demandait rien à personne, mais que passionnait la musique sous toutes ses formes, cet homme a été assassiné au Bataclan le soir du 13 novembre 2015. Il figure parmi les 90 victimes des tueurs fous d’Allah (les attaques de cette soirée infernale avaient fait un total de 130 morts et plus de 400 blessés).

Dans les jours qui ont suivi, les habitants du quartier lui ont rendu massivement hommage. Puis la boutique est restée inoccupée, et les mois ont passé, qui sont devenus des années, la poussière rendait peu à peu opaques les vitrines. En mai, le commerce a été repris par une onglerie. Pour 75 euros (prix d’ouverture), vous aurez un soin des pieds et des mains. Et déjà le quartier commence à oublier son petit luthier.

« Nous ne voulons pas mener une action contre l’armée »

Trente familles de victimes, pour ne pas oublier, précisément pour comprendre, pour pouvoir apprécier si la passivité des soldats de Sentinelle était normale, ou si elle a découlé d’une erreur de commandement, ont décidé de porter plainte contre l’Etat, pour « non-assistance à personne en danger ». L’avocate des familles tient à préciser : « Nous ne voulons pas mener une action contre l’armée, qui constitue une fierté nationale. » Cette précision a son utilité, pour montrer dans quel état d’esprit est menée l’action.

Le magistrat Georges Fenech, par ailleurs député UMP au moment des attentats du 13 novembre, avait présidé la commission d’enquête. Dans son rapport, il relevait ce fait troublant, qui fait aujourd’hui réagir les familles : pendant la prise d’otages, les hommes de Sentinelle étaient sur place et armés, mais ils n’ont pas pénétré dans le bâtiment, n’ont pas tenté de neutraliser les tueurs. Plus étonnant – du moins apprécié par un profane – : ils se sont placés près de la brigade anti-criminalité (la BAC 94). Ils étaient mieux équipés qu’eux, mais ne leur ont pas prêté pour autant leurs armes.

Le rapport d’enquête précise toutefois que les hommes de Sentinelle ne pouvaient, de leur propre initiative, entrer dans la salle de spectacle. Seule une autorité civile aurait pu leur donner un tel ordre.

Le gouverneur militaire de Paris n’a pas reçu d’ordres en ce sens non plus. En toute hypothèse, ajoute-t-il, les soldats de Sentinelle n’étaient pas entraînés à ce type d’intervention.

Et s’ils n’ont pas prêté leurs armes à la BAC, il y a sans doute deux raisons à cela : d’une part un soldat ne se sépare jamais de son arme, c’est le b.a.-ba de ce que l’on apprenait pendant son service militaire, du temps où il existait. Et il semble en outre que la BAC ait assigné aux hommes de Sentinelle la mission d’abattre les terroristes s’ils tentaient une sortie du Bataclan.

L’instruction permettra d’apprécier si ces explications sont les bonnes. Mais les vraies questions sur les attaques de novembre 2015 concernent bien davantage les politiques et les hauts fonctionnaires, qui n’ont pas vu venir le danger ou l’ont minimisé.

Francis Bergeron – Présent

 

 

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