Le macroniste est un “fan pour chanteur à minettes”!

Cet intéressant document (ci-dessous), dont on a charitablement caché le nom de l’émetteur, est un statut Facebook d’un gentil macroniste. Il n’est ni pire ni meilleur que beaucoup d’autres du même genre que l’on trouve en abondance sur les réseaux sociaux mais aussi dans les propos des sectateurs de l’Élu. Mais il est tout de même très révélateur de la façon dont la figure du militant politique s’est désormais dégradée en celle de fan pour chanteur à minettes.

Laissons de côté le ton. Son agressivité bovaryste, son hystérie sectaire sont reconnaissables à la ponctuation forte et à l’hyperbole constante du vocabulaire, comme quelqu’un qui parlerait avec ce qu’on appelait dans mon enfance « une voix de crécelle. »En fait, on reconnait le macronien à l’oreille, dès les premières mesures avec un peu d’entrainement, beaucoup plus qu’à l’allure car il ressemble tantôt à un cadre dynamique en veste « fitée » tantôt à une mère de famille dynamique en lunettes, la quarantaine souriante des hôtesses d’accueil, des directrices d’école maternelle et des psychiatres qui sont en train de signer en vous regardant avec bienveillance votre certificat d’internement à la demande d’un tiers.

Le macroniste n’est pas en marche, il est en manque

A part l’encadrement des macronistes, constitué par des routiers cyniques, par des médiatiques vieillissants qui se veulent modernes alors qu’ils sont proche du gâtisme et par des politiques opportunistes hâtivement repeints aux couleurs de La République En Marche (LREM), le macroniste de base cherche dans la politique ce qu’il n’a pas trouvé ailleurs: de quoi remplir sa vie.

Il ne s’agit pas d’un idéal militant sanctifié par l’histoire ou la tradition familiale comme chez les gaullistes, les communistes, les démocrates chrétiens, les socialistes d’avant la mue hollandiste, non il s’agit d’un produit de consommation populiste, un genre de menu McDo de la semaine, aux graisses consolantes, au moelleux régressif. Il s’agit d’une pure idéologie du marketing qui permet de masquer que nous avons à faire à une bonne vieille révolution conservatrice néo-libérale, une reprise en main technocratique des intérêts du capital derrière un jeunisme qui tiendrait lieu de tout. On est macroniste de la veille, la conversion a été brutale, façon Claudel derrière son pilier de Notre-Dame et encore Claudel s’était-il mis à croire en Dieu qui existe depuis deux mille ans et des poussières,  alors que Macron n’existe que depuis avant-hier.

Le macroniste n’aime pas le conflit

Non, ce qui est inquiétant, ici, c’est le fond. Le fond qui existe à peine mais suffisamment pour faire peur. L’émetteur de ce statut nous indique en effet que « la politique autrement! » (point d’exclamation), c’est « sans clivage et sans idéologie partisane ».

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