Nouveau contrat entre Facebook et Zynga

Réseaux sociaux et jeux sociaux font plutôt bon ménage, puisqu’ils contribuent mutuellement à leurs revenus. Ainsi Zynga, l’éditeur de jeux sociaux en ligne, a-t-il généré plus de 13% des revenus de Facebook au cours des trois premiers trimestres 2012… et Zynga a-t-il pu exploiter le succès des « Facebook credits » (moyennant une commission, naturellement).

Mais les grands succès de jeux en ligne, tels que Farmville, Cityville, Mafia Wars, Zynga Poker et d’autres, ne font plus autant recette qu’avant. Il faut dire aussi qu’en temps de crise, les joueurs commencent à trouver bizarre de payer pour de vrai des biens virtuels comme des jetons de poker ou d’autres éléments de construction… Comme toutes les autres entreprises, Zynga a donc été obligée de trouver des solutions pour réduire ses coûts (réduction d’effectifs et fermetures de studios de création) et pour se diversifier. Mais l’accord qui le liait à Facebook était plutôt strict.

Alors les deux acteurs majeurs du web social viennent de renégocier leur contrat, bien conscients que plus de souplesse ne pouvait que leur être bénéfique. Les nouvelles clauses leur offrent plus de flexibilité dans le développement de leurs produits et surtout leur permettent de lancer des jeux en argent réel, sur les marchés régulés… Exit donc l’obligation de se connecter à son compte Facebook pour jouer aux jeux proposés par Zynga : les joueurs peuvent désormais le faire via la récente plateforme en ligne Zynga.com. Si Facebook n’est plus la plateforme principale de Zynga, il n’en reste pas moins que « tout nouveau jeu Zynga devra être lancé sur Facebook en même temps ou peu de temps après » son lancement sur une autre plateforme. On ne change quand même pas entièrement une équipe qui gagne !

En fait, le nouvel objectif des acteurs sociaux est clair : ils veulent leur part de gâteau (c’est-à-dire de revenus) des jeux en argent réel, que ce soit du poker ou des jeux de casino en ligne … Car malgré la crise, les joueurs ne semblent pas vouloir réduire leur budget « jeux de hasard ». Facebook a donc lancé sa première offre de bingo en argent réel au Royaume-Uni l’été dernier ; Zynga quant à lui, vient de s’associer à Bwin Party avec qui il espère bien, à moyen terme, pénétrer les marchés français, espagnol, italien et danois pour offrir des jeux de casino et de poker en argent réel. En attendant, grâce à la licence de Gibraltar de Bwin, le tandem se concentre sur le marché britannique où il espère lancer une offre en argent réel dès le « premier semestre 2013 ».

Zynga tente sa chance également outre-Atlantique en essayant d’obtenir une licence dans le Nevada, l’un des états américains où les jeux d’argent sont légaux. Mais après le scandale du Black Friday, les autorités de régulation sont devenues encore plus strictes. La balle est dans le camp du Conseil de Contrôle de Jeu du Nevada qui doit examiner cette candidature et faire part de sa décision d’ici 12 à 18 mois…

En attendant, de manière à mettre toutes les chances de leur côté, tous se mettent en conformité et sont prêts à montrer patte blanche pour pénétrer un marché mondial de plus en plus régulé.

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