Affaire Benalla/ Le président de la société Velours livre sa version des faits (Vidéo)

https://youtu.be/vdEB5D_vTAo

Dans un entretien accordé à BFMTV, Jean-Maurice Bernard, président de la société Velours, assure que l’ancien chargé de mission de l’Elysée était un intermédiaire majeur de la négociation.

Une nouvelle enquête de Mediapart permet aujourd’hui d’affirmer, preuves à l’appui, qu’Alexandre Benalla a bien été l’architecte, depuis l’Élysée, d’un contrat sécuritaire avec un proche de Poutine, soupçonné de liens mafieux. L’ancien conseiller de Macron a également fait affaire, en décembre dernier, avec un second oligarque russe. Au total, ces contrats s’élèvent à 2,2 millions d’euros. Une partie des fonds a été perçue par Benalla au Maroc.

 


 

 

Je me suis intéressé à l’affaire Benalla-Crase sous son angle militaire, à savoir le recrutement d’espions pour une ou plusieurs puissances étrangères, autant manger à tous les râteliers. On est dans le registre haute trahison, qui valait le peloton à d’autres époques. On retiendra prioritairement le Maroc, Israël, et la Russie avec cet étrange oligarque qui fait garder sa progéniture pour 300 000 €.

Dans cette affaire à tiroirs, apparaît Chokri Wakrim, chéri de la commissaire divisionnaire chargée de la sécurité à Matignon, exfiltrée dare-dare par démission, du fait qu’elle a reçu chez elle Benalla, avec soupçons de connivences. Il est présenté comme un « militaire ». Ce serait un copain d’enfance de Benalla, quartier de la Madeleine à Évreux, repaire de fichés S et probablement de combattants de Daech. Comme Benalla, a t-il été recruté par Vincent Crase dans la réserve de gendarmerie de l’Eure ?

Le sergent-chef Chokri Wakrim (officiellement), aurait été suspendu « à titre conservatoire » mercredi par le ministère des Armées, après avoir été auditionné par la direction du renseignement et de la sécurité de la Défense (DRSD). On ne sait donc pas encore s’il était en service dans la gendarmerie ou pas, ou réserviste dans l’armée de terre.

Wakrim faisait-il partie des 14 « réservistes-barbouzes » de Crase ?

Autre hypothèse : Matignon est gardé par le 2e régiment de la Garde (comme le Sénat, l’Assemblée nationale et certains ministères). L’opération taupes-réservistes au 1er régiment de la Garde était-elle en duplication au 2e ?

Le cas s’aggrave, on rentre dans « l’atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation », 30 ans, 450 000 € d’amende.

J’avais écrit au président de la commission du Sénat, Philippe Bas, pour lui indiquer comment techniquement Vincent Crase a pu recruter des « réservistes » pour servir au 1er régiment de la Garde à l’Élysée. Celui-ci, c’est un lapsus, a évoqué avec insistance ces 14 réservistes lors de sa dernière comparution devant la commission du Sénat. Où le contrat de 300 000€ avec un « oligarque russe » a également été cité (une source m’indique qu’il s’agirait en fait d’un ancien du KGB ou équivalent).

Le général Bio-Farina a aussi approuvé ce type de recrutement (voir son audition).

Il est probable que le général Lizurey, qui a nommé Benalla lieutenant-colonel était forcément au courant, puisque Crase a formé les 14 dans un centre de formation de la Gendarmerie.

Comme je l’explique à M. Bas, il y a un moyen de faire semblant de recruter des réservistes au hasard (futurs espions ?), c’est de choisir des réservistes affectés dans les unités de gendarmerie départementales et de les faire muter au 1errégiment de la Garde, puis ensuite de les « sélectionner ».

Benalla et Crase étaient selon moi, avec la bénédiction de Jupiter, en train de monter une milice tout à fait similaire à celles ayant cours à une certaine époque pendant les « heures sombres ».

Essentiellement, il convient d’identifier ces 14 gendarmes réservistes, de vérifier comment ils ont été recrutés, quels sont leurs parcours et spécialités dans le civil comme dans la réserve. Comme je l’ai écrit à M. Bas, on risque d’avoir des surprises.

Vous trouverez ci-joint une copie (réactualisée en fonction des informations sorties depuis), du courrier adressé au Sénat, reçu en RAR le 05.10.2018.

Colonel Napoléon de Guerlasse

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À l’attention de Monsieur le Sénateur Philippe BAS

Monsieur le Président,

J’ai suivi attentivement vos auditions concernant l’affaire Benalla-Crase. Car leurs déclarations et celles du général Bio Farina montrent que les deux sont bel et bien des compères.

Je suis officier – capitaine – et j’ai servi la France pendant 21 ans dont 8 dans la gendarmerie, en tant que réserviste, sans avoir été professionnel (je suis un citoyen-soldat). J’ai donc une certaine connaissance du milieu.

Il apparaît clairement que M. Benalla s’était affranchi des règles d’usage régissant la sécurité de la présidence de la République. Ne pouvant agir seul, il conviendrait de vérifier, si cela n’a pas été fait par votre commission, s’il a fait embaucher des personnels à sa main.

C’est le commandant Crase qui a formé le brigadier Benalla dans la réserve de gendarmerie de l’Eure (mais aussi probablement son ami Chokri Wakrim).

Il est possible que le général Bio Farina ait eu en premier l’idée d’intégrer des réservistes dans la Garde républicaine, une vingtaine (en fait quatorze), il indique toutefois que « cette cellule de réservistes était un souhait du président, pour servir au plus haut niveau ».

Ou cela lui a été suggéré par MM. Benalla et Crase. Ce point est à vérifier.

Le général Bio Farina précise que M. Crase lui a été « suggéré » par M. Benalla (qui n’a pas présenté d’autre personne).

Selon les dires de M. Crase, les fameux réservistes ont été recrutés par ses soins dans « le 1er régiment d’infanterie ».

Le général Bio Farina parle bien du « 1er régiment d’infanterie de la Garde », qui est effectivement le régiment de gendarmerie qui assure la sécurité de l’Élysée. Rappelons que M. Benalla a été nommé un moment lieutenant-colonel de gendarmerie du fait de ses « compétences ». Tout se tient.

Les gendarmes professionnels de la garde sont à mon avis habilités « secret défense », même aux grades inférieurs.

M. Crase indique que son équipe de réservistes est composée de brigadiers, caporaux, soldats, voire de « moquettes » à la formation militaire en cours.

Il signale qu’il a fait lui-même l’instruction de ces 14 (?) réservistes, en Bourgogne, pendant 15 jours de « stage », dans une caserne… de gendarmerie.

C’était lui qui « gérait cette petite équipe », d’où ses fréquentes « périodes » (rémunérées) à l’Élysée (40 selon lui).

Bref, tout cela nous est présenté comme une petite bande de copains sympathiques.

Mais vu le comportement de MM. Crase et Benalla et leurs fréquentations passées, sans parler de milice « perso », la dérive vers une troupe à la botte était et est à craindre. Étant donné les déclarations très ambiguës de M. Benalla sur son habilitation secret défense (voir en post scriptum), il y a lieu de se poser la question des renseignements que peuvent glaner ces réservistes pendant leurs périodes.

À noter que les réservistes peuvent faire l’objet de mutation (ce qui fut mon cas), et M. Crase a pu par ce biais faire muter des gendarmes ou militaires de réserve de sa connaissance au 1er régiment de la Garde au préalable, avant de les « sélectionner » ensuite. Avec pour avantage un contrôle moins rigoureux en matière de secret défense.

Il convient donc de vous faire communiquer les curriculum de tous les réservistes qui ont pu entrer à l’Élysée par cette petite porte pratique et discrète.

Vous allez à mon avis avoir des surprises.

Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, mes respectueuses salutations.

PS : Les étranges déclarations de Mr Benalla.

Manifestement, il connaît son métier et les rouages administratifs de l’État au plus haut niveau et a bien été préparé par les coachs en com’ de l’Élysée.

Interrogé sur son habilitation secret défense, il a bien décrit le processus, puisque lors de mon passage dans la gendarmerie j’ai dû m’y soumettre.

C’est la DGSI, selon ses dires, qui a été sollicitée. Quand on connaît les exploits de la maison avec les fichés S, on ne peut qu’avoir quelques doutes.

(ajouté le 06.02.2019) La même DGSI ne semble pas avoir eu connaissance des relations de MM. Benalla et Crase avec un certain oligarque russe.

Il nous dit : « l’enquête porte sur qui sont vos proches (la fameuse Myriam qu’il devait épouser est toujours dans la nature, avec le coffre), qui sont vos parents (père au Maroc, mère pour le moment inconnue au bataillon), qui sont vos frères, quel est votre entourage (dont le fiché S avec lequel il s’est fait pincer à Londres, etc.).

La DGSI émet un avis négatif ou positif. Négatif si on pense qu’il y a une faille. La faille ce peut être quoi ? Proximité avec un service de renseignement étranger, problème financier, qui font qu’à un moment vous allez être en position de vous compromettre et vous allez être un danger pour la République.

C’est le fameux « effet Mice » (acronyme anglo-saxon) Money (argent), Idéologie (communisme, religion, empathie…), Coercition (chantage, torture, menaces, sexe déviant, drogue… ), Ego (Mr Benalla est typique). C’est grâce à un de ces leviers (voire plusieurs) qu’on recrute des espions.

La proximité avec un service étranger lui est sorti de la bouche en premier, son inconscient a parlé : C’EST UN ÉNORME LAPSUS.

Pour moi, c’est bien un agent d’un (ou plusieurs) service étranger. Sa présence récente à une réception à l’ambassade d’Arabie saoudite est tout de même révélatrice.

Il est bien au courant des conséquences s’il se fait démasquer : 20 ans de prison.

Colonel Napoléon de Guerlasse – Riposte laïque

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