Vidéo / Les Ama, sirènes du Japon…

Les Ama, les pêcheuses traditionnelles du Japon, ne sont plus que 2000 aujourd’hui. Celles qui plongaient nues dans les eaux du Pacifique étaient 70 000 dans les années 1950. Le travail de deux photographes nous fait revivre le destin de ces sirènes en voie de disparition. 

Elles étaient des filles du village : nature, joviales et meilleures en apnée que les garçons ! Les Ama, surnommées les sirènes du Japon, constituaient une communauté exclusivement féminine et surtout force vive de l’économie locale. Pêcheuses hors pair, elles pouvaient plonger au fond de l’eau pour récolter fruits de mer, coquillages et perles pendant deux minutes, plus de soixante fois en une session. Elles gagnaient d’ailleurs mieux leur vie que les hommes.

Le photographe japonais Iwase Yoshiyuki en avait fait ses muses. Né dans un village proche de leur lieu de travail, il revient au bercail reprendre la distillerie de saké de sa famille après des études de droit. Il se passionne par ces beautés sauvages, qu’il n’aura de cesse de photographier. Ces clichés, empreints de joie et de poésie, restent la meilleure documentation restante sur l’âge d’or de ces sirènes nues du Pacifique. Elles étaient alors au nombre de 70 000 à une époque où le maillot de bain n’existait pas encore.

Mais les temps ont changé : la seconde guerre mondiale a ravagé les côtes, les fonds marins se désagrègent et les pêcheuses, qui ont été forcées de se couvrir depuis, ne gagnent plus autant d’argent. Fini l’ère des sirènes. Les pêcheuses ont vieilli et sont devenues les dernières icônes de cette tradition, qui n’intéressent pas leurs filles. La photographe allemande Nina Poppe a immortalisé les dernières résistantes, qui ne sont plus que 2000 aujourd’hui. Pour que les sirènes continuent de chanter.

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