Aurélie au pays de la culture / Aurélie en prison

Par Isabel Orpy

Reconversion oblige, pour survivre, à soixante–six ans passés, Frédéric Mitterand est encore obligé de travailler, ce pauvre homme anime donc une quotidienne sur France inter. Et c’est peu dire qu’Aurélie Filipetti n’a pas apprécié son arrivée. Il faut savoir, qu’à raison, le neveu de tonton s’était montré fort critique quant à l’embauche d’Aurélie à la Culture, qualifiant son approche de dogmatique.
Selon la presse, pour se venger, l’agrégée de lettres classiques aux six fautes par Tweet (soit au maximum vingt mots) a déclaré : «je trouve que cela éclaire sur ce personnage qui se pose en homme politique et qui après se dit journaliste».
Aurélie, notre Aurélie, Fred le personnage a commencé à faire de la télé quand vous aviez huit ans, en 1981, et ne l’a quittée qu’en 2008, pour diriger la villa Médicis. Vous qui faites dans le culturel, vous ne pouvez que le savoir. Qui a oublié l’inimitable bonsoir de Fred ?
En tous cas, cette réaction prouve que l’ingérence du ministère dans la gestion de Radio France a encore de beaux jours devant elle. Pour Jean-Luc Hess, son président, bientôt en fin de mandat, ça fleure bon la retraite.
Heureusement, pour se consoler, notre Aurélie a de grands projets pour 2014 ! Elle va enfin pouvoir privilégier l’enseignement artistique et surtout, le spectacle vivant.

 

Spectacle vivant et co-présence d’actants…
Cédons la parole à Wikipédia, sa définition collant parfaitement à l’air du temps: «le spectacle vivant se caractérise par la co-présence d’actants (ceux qui donnent à voir et à entendre) et d’un public (ceux qui ont accepté de voir et d’entendre). Il éveille un sentiment chez le spectateur: tragédie, mélancolie, joie, anxiété…
En cela, le spectacle vivant désigne de nombreux modes d’expression artistique : le théâtre, la danse, les arts du cirque, les arts de la rue, les arts de la marionnette, l’opéra et la musique live.»
Et les co-actants ca coûte cher !
Comme par hasard, nous sommes à la veille de la renégociation du régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, laquelle pourrait mécontenter cet électorat historico-politiquement très correct, donc bien à gauche.

Baisse drastique du budget.
A cette fin, Aurélie a bien sabré les budget des musées.
Côté patrimoine, les crédits dévolus aux monuments historiques ont baissé de façon drastique. Cependant, reste encore à financer la construction de la Philarmonie de Paris, joujou de 25 millions d’euros.
L’effort va donc peser sur les grands établissements, tels le Louvre, Orsay, l’opéra de paris, Versailles, Fontainebleau, la Comédie française ou le quai Branly. Certains, comme le Louvre ou Versailles, doivent de plus verser une cotisation exceptionnelle de plusieurs millions et prendre à leur change la gratuité des entrées pour les 18-26 ans.
Economie, économies, économies ! Pas vraiment partout…

Aurélie derrière les barreaux…
Récemment, notre Aurélie était en prison avec la garde des sceaux. Entre brèves et entrefilets, l’info se fit très discrète…
Donc en septembre dernier, ce duo inspiré a honoré de sa présence le vernissage d’une exposition d’une prison de Seine et Marne, sur le thème du voyage, «une invitation à l’évasion»…
Il convient ici de savoir qu’en ce haut lieu résident outre Yvan Colonna, Antonio Ferrara, redoutable truand, plus connu encore pour ses évasions, multiples et spectaculaires.
Toutefois, ce n’est point à lui qu’échut la direction des opérations.
Les commissaires en étaient onze détenus et les oeuvres, une centaine… prêtées par les plus grands musées: le Louvre, Orsay, le musée des Beaux Ars de Rennes, etc. Pendant deux mois, ces toiles de maître et autres somptueux objets d’art vont ainsi réjouir l’œil des détenus, de leur famille et du personnel pénitentiaire des lieux….
Quand on sait ce que coûte aux contribuables le déplacement d’œuvres d’art, leur installation, protection, retour, etc., et quand on connaît la précarité de nos prisons, notre Aurélie aurait mieux fait de nous faire sponsoriser des travaux !
Surtout et d’abord, de financer ce qui est censé lui incomber, soit la restauration du patrimoine français lequel se détériore dangereusement, quand il n’est pas détruit comme nombre de nos églises ou bradé aux Quataris voire à d’autres copains…

 

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