Fidel Castro, un mythe qui perdure, un socialisme qui dure…

par Emmanuel d’Estouteville

Fidel s’est retiré en 2006. Presque 7 ans après, il conserve toujours autant l’intérêt des médias. Sa dernière apparition en public, à l’occasion des élections législatives, en a encore donné la preuve.

Ce scrutin, qui va conduire à la réélection de son frère cadet, le remet sur le devant de la scène. Avec une formule éloignée des législatives et qui sonne comme une provocation pour les Cubains qui n’ont jamais pu s’opposer à cette politique implacable :

« Je suis convaincu que le peuple est véritablement révolutionnaire, il a fait d’énormes sacrifices, il n’a pas à le prouver, l’histoire l’a prouvé, cinquante ans de blocus et ils ne nous ont pas vaincus. Cinquante ans d’embargo, et ils ne l’ont pas vaincu. »

Les Cubains n’ont, certes, pas été vaincus mais ils font toujours autant appel à la débrouille pour vivre ! Et, malgré les acquis du socialisme, systématiquement mis en avant pour justifier tout le reste, ils devront se satisfaire de la réélection de Raul Castro décidé à moderniser le socialisme cubain pour le rendre plus supportable.

Mais pas au point de pratiquer l’ouverture. Le harcèlement des dissidents cubains depuis le remplacement de Fidel par Raul Castro en atteste. La politique d’ouverture demeure la hantise du gouvernement cubain convaincu que cette perspective rouvre la voie à la mainmise américaine.

Pour s’en prémunir, Fidel continue de distiller son discours sur la Révolution à chaque occasion :

« Le plus grand changement, c’est la Révolution. Mais bien sûr, rien n’est parfait, il faut continuer à perfectionner le pays, c’est un devoir d’actualiser le modèle socialiste cubain, de le moderniser, mais sans commettre d’erreurs. »

Les nouvelles dispositions électorales renouvelleront la dynastie des « Castro », au pouvoir depuis l’avènement de la Révolution cubaine en 1959, sans pour autant modifier la configuration politique du pays. La préoccupation absolue de Raul, comme celle de Fidel, c’est de pérenniser le socialisme.

En l’absence de candidats de l’opposition aux élections législatives, les 1 269 délégués aux 15 assemblées provinciales ne seront pas inquiétés par le parti unique. Raul Castro sera réélu sans surprise pour un second mandat le 24 février par l’assemblée nationale puis par les membres du Conseil d’État.

Le socialisme cubain a encore de beaux jours devant lui, façonné par un homme auxquels demeurent fidèles, en France et dans le monde, des personnalités politiques comme l’ancien président du Brésil Lula da Silva qui l’a qualifié de « seul mythe vivant de l’histoire de l’humanité »

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22 Comments

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  • Chango , 17 février 2013 @ 20 h 27 min

    Attendez….. heu…. Berlin 1989 ?

    Je vous propose un petit jeu amusant pour briser nos chaines (de la pensée)….
    La prochaine fois que des manifestants se feront arrêter de façon musclée en France, en Espagne, ou même à New York, vous pouvez remplacer dans les articles de journaux “arrestations administratives” par “prisonniers politiques”….. puis relisez…… C’est ce que fait l’AFP quand il s’agit d’orienter la pensée des lecteurs…… Et qui a les moyens de savoir ce qu’il s’est réellement passé ? Ni vous, ni moi ! Enfin il me semble…… Et aucun lecteur ne se posera la question….. suffit d’avaler et de se laisser influencer !
    Je pense qu’on appelle ça une “guerre médiatique” ?

    Heu, je ne tiens pas compte de votre dernière remarque qui me semble hors sujet…..

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