L’inquiétante déclaration de Macron sur l’Europe

Le chef de l’État a adressé, le 5 mars dernier, à l’ensemble des citoyens européens, une lettre appelant à une « renaissance européenne ».

Cette lettre n’a manifestement pas eu le succès escompté. Rares sont les Européens, et même les Français, qui l’ont lue.

Même les médias dominants se méfient désormais de l’enflure et de l’esbroufe du verbe macronien, ne souhaitant pas être emportés dans l’opprobre qui pèse sur la politique social-démocrate et liberticide de l’ancien collaborateur de « Flanby ».

Pourtant, la lecture de ce texte est révélatrice à la fois du néant de la pensée de l’oligarchie (qui n’a plus rien de concret à proposer face aux « populismes ») et de la violente aversion des dirigeants pour nos libertés publiques.

S’agissant du néant intellectuel, ce qui saute aux yeux, c’est l’absence totale de proposition concrète.

Si l’on en croit les gazettes, la lettre de M. Macron est supposée contenir une dizaine de propositions concrètes.

Je serais curieux que l’on me dise de quoi il s’agit. On ne peut tout de même pas sérieusement imaginer que l’une de ces « propositions concrètes » soit la division par deux du nombre de pesticides d’ici 2025 – qui, paraît-il, prouvera au monde ébahi que l’Europe caracole à son avant-garde !

Admettons que cette division soit un objectif politique. Une proposition concrète nous dirait comment faire pour que nos paysans puissent se passer de pesticides sans se faire laminer sur le marché mondial. Or, il n’y a pas la moindre suggestion sur ce thème.

De la même façon, il est bien joli de dire qu’il faut investir sur les nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle. Mais comment ?

C’est se moquer du monde que de prétendre que cet enfilage de perles et de lieux communs ait quoi que ce soit à voir avec des propositions politiques concrètes.

Il est vrai que l’on peut se réjouir de constater qu’Emmanuel Macron se rallie lentement aux analyses généralement partagées par les citoyens français.

Ainsi, quand il évoque – enfin ! – une Europe qui ne soit pas une passoire, une Europe qui protège, une Europe aux frontières claires et solides.

Cependant, il est bien gentil de dire qu’il faut « remettre à plat l’espace Schengen », mais cela signifie – si les mots ont un sens – que la politique menée depuis des décennies est un échec cuisant et il n’est pas certain que M. Macron soit le mieux placé pour mener une politique contraire à ce qu’il vantait naguère.

De façon générale, le chef de l’État semble ignorer la différence entre l’Europe – qui n’a pas attendu Jean Monnet pour exister – et l’Union européenne. Or, aujourd’hui, l’Union européenne est en train d’asphyxier la civilisation européenne.

Le pire réside sans doute dans l’effrayante rhétorique orwellienne et prétotalitaire du président, qui nous invite à bâtir la renaissance européenne autour de trois ambitions : la liberté, la protection et le progrès.

Pour le progrès, n’en parlons pas : il est admis une fois pour toutes que M. Macron est le chef incontestable des progressistes européens. Ceux qui ne sont pas d’accord avec lui sont censés s’opposer au progrès. Soit.

Pour la liberté, la seule proposition « concrète » que nous offre M. Macron est de censurer davantage internet.

Quant à la protection, on sait qu’il se refuse à défendre nos frontières, françaises comme européennes, supposant que tout « migrant » a vocation à s’installer chez nous – y compris s’il est un djihadiste avéré.

On aurait pu penser que la « crise des gilets jaunes » aurait réveillé ce dangereux utopiste. Il n’en est rien et ce n’est pas rassurant !

Guillaume de Thieulloy – Les 4 Vérités

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