Le permis de construire de la nouvelle Samaritaine annulé par le tribunal administratif de Paris

Lu dans La Tribune de l’Art :

C’est un jugement inattendu et qui ouvre de vraies perspectives pour les défenseurs du patrimoine parisien. Le tribunal administratif de Paris vient en effet d’annuler le permis de construire du bâtiment de la Samaritaine qui doit s’élever sur la rue de Rivoli (photo supra) à la place des immeubles déjà détruits.

Cette victoire a tout de même un goût amer. Car au cœur de la capitale, avec la bénédiction de la Mairie de Paris et du ministère de la Culture, aidés par une première décision d’un juge du tribunal administratif entachée d’une « erreur manifeste de droit », une société privée a pu démolir presque entièrement un pâté de maisons anciennes datant des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Nous étions ainsi ramenés aux pires moments de l’urbanisme sauvage des années 70.

Hélas, ces maisons ne seront évidemment pas reconstruites. Mais on peut espérer que le bel immeuble d’angle qui subsiste encore sera finalement conservé, et que le bâtiment qui doit être construit à la place des immeubles démolis s’intégrera mieux à la rue que celui qui était prévu (ill.].

Car la décision du tribunal administratif s’appuie sur le règlement du PLU parisien qui dit explicitement : « Les constructions nouvelles doivent s’intégrer au tissu existant, en prenant en compte les particularités morphologiques et typologiques des quartiers (rythmes verticaux, largeurs des parcelles en façade sur voies, reliefs…) ainsi que celles des façades existantes (rythmes, échelles, ornementations, matériaux, couleurs…) et des couvertures (toitures, terrasses, retraits…). »
Les avocats de la Samaritaine et de la Mairie de Paris ont beau eu plaider, contre toute évidence, que ce bâtiment s’intégrait au tissu existant, les juges du tribunal administratif en ont décidé autrement, malgré les conclusions du rapporteur public qui allaient plutôt dans le sens inverse.

Le plus réjouissant, dans ce jugement, c’est que le permis ne peut pas être régularisé autrement qu’en modifiant profondément le projet.

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3 Comments

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  • 0 / 10
  • calitu2b , 14 mai 2014 @ 22 h 52 min

    On ne fait pas autant de difficultés quand il s’agit de construire des mosquées, on regarde si elles s’intègrent au paysage ou au tissu éxistant…….poussant tout azimut, comme les champignons……

  • fbastiat , 15 mai 2014 @ 11 h 22 min

    On reproche à “une société privée” de détruire des immeubles qui lui appartiennent (et qui ne sont pas classée). Si le propriétaire avait été une société publique, il aurait donc pu détruire. Que sont devenus les droits constitutionnels dont fait partie le droit de propriété? Ils ne s’appliquent qu’au secteur publique?

  • bribrilanarchistededroite , 15 mai 2014 @ 14 h 38 min

    Comme des champignons vénéneux

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