Depuis 2017, le fossé entre les femmes et les hommes s’est tout juste réduit de 0,03%. À ce rythme, les inégalités de genre ne seront pas éliminées avant au moins 108 ans. Et 202 pour réduire l’écart de salaire. C’est ce que note le Forum économique mondial (WEF), dans un rapport dévoilé le 18 décembre 2018.

Partant de ce constat, Marlène Schiappa, la secrétaire d’État à l’égalité femmes/hommes, et ses homologues du G7 ont signé, vendredi 10 mai, une déclaration commune pour faire de l’égalité femmes-hommes une cause mondiale. «Aucun pays au monde n’a atteint l’égalité femmes hommes, et aucun ne peut l’atteindre seul», a rappelé la secrétaire d’Etat à l’issue de deux jours de négociations.

Emma Watson, membre du conseil consultatif

Pour essayer de changer la donne, les pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni, NDLR) s’engagent à adopter au moins une loi du «partenariat de Biarritz», un recueil de propositions recensant «les meilleures lois» pour les droits des femmes dans le monde, lors du sommet qui se tiendra dans le Pays basque du 24 au 26 août.

Ce «bouquet législatif» a été mis au point par les 35 membres d’un conseil consultatif constitué d’experts, d’organisations internationales et de membres de la société civile. Parmi eux : l’actrice Emma Watson. Sur son compte Instagram, la Britannique de 29 ans exhorte les dirigeants du G7 à «financer les cadres législatifs les plus ambitieux en matière de lutte contre les violences sexistes».

Une lutte contre les violences sexistes et sexuelles

Ce conseil est, par ailleurs, présidé par deux prix Nobel de la paix : le Congolais Denis Mukwege, surnommé «l’homme qui répare les femmes» et l’Irakienne Nadia Murad, ancienne esclave sexuelle de Daesh. Parmi les priorités qu’ils identifient avec les autres membres, figurent la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le soutien à l’éducation des femmes, leur émancipation économique, notamment en Afrique via le soutien à l’entrepreneuriat, ainsi que la lutte contre le cyber-harcèlement.

«Les vraies politiques féministes obligent à rendre des comptes, à mettre en place des mécanismes de redevabilité», souligne Aurélie Gal-Regniez, du collectif international Women 7, regroupant une centaine d’associations féministes. De son côté, Sophie Chassot, experte «Droits des femmes» pour Care France et membre de Women 7 préfère pas crier victoire trop vite. «Y aura-t-il vraiment une traduction de ces engagements-là dans les parlements nationaux? Nous, on attend des engagements concrets», confie-t-elle. (…)