Une Française dans l’enfer du goulag de Francine Mores

Au départ, une histoire banale et plus fréquente qu’on le croit ordinairement. En mai 1928, une adolescente, de mère française et de père russe, part avec sa mère et sa sœur rejoindre son père en URSS. Un regroupement familial au paradis des Soviets en quelque sorte…

Cette jeune fille, Geneviève Kauffman, va être emportée, avec tous les siens, par les purges staliniennes. Elle sera, pour sa part, condamnée aux travaux forcés et envoyée dans un goulag de Mondovie. Elle y restera enfermée jusqu’en 1954, soit un an après la mort de Staline. Interdite de sortie du territoire, elle ne pourra quitter l’URSS qu’en 1991. Elle est morte à Paris en 2002.

Francine Mores, qui a mis en forme le terrible témoignage que l’on peut découvrir aujourd’hui, a fait la connaissance de Geneviève Kauffman en 1994. Préparant le concours de l’Éducation nationale en russe, Geneviève Kauffman sera son professeur et bientôt plus que ça. Son amie.

Il faudra un certain temps pour que Geneviève, ayant plus de cinquante ans que la jeune étudiante, accepte de se confier à elle. Non sans réticences. Mais, au fil du temps, elle a accepté de témoigner. « Le fait que nous ayons cessé d’en parler ensemble quand elle est tombée malade explique certains trous dans l’histoire parce qu’il n’était plus question que je l’interroge. Je n’ai pas voulu inventer ce que j’ignorais. »

Ce récit hallucinant (même quand on est ferré à glace sur le sujet) est le seul connu d’une Française concernant les camps de la mort communistes.

• Éditions Jourdan.

Lu dans Présent

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