Martyrs sur la Côte d’Azur de Joseph Guillermain

Hyères, Lérins, Fréjus, Saint-Tropez ne furent pas toujours d’aimables lieux de vacances sans grande spiritualité. Au VIIIe siècle, le christianisme y est en plein épanouissement. Des monastères en grand nombre, comme celui des îles de Lérins qui devint, sous la houlette de Saint Honorat, dès le Ve siècle, « un séminaire de saints, une pépinière d’évêques, une école de docteurs aussi remarquables par la vertu que par la science ». 500 moines y résidaient, qui essaimèrent dans toute l’Europe.

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Un prêtre, aumônier de l’école des Ursulines de Jésus au couvent des Platanes à Saint-Tropez, à la fin du XIXe siècle, a entrepris de raconter cette belle époque qui prit fin tragiquement après que les musulmans, stoppés à Poitiers par Charles Martel, eurent reflué vers la côte méditerranéenne et décidé d’y rester. Razzias, massacres et exigences de conversions à l’islam s’ensuivirent. Aux portes de Marseille, sainte Eusébie demanda à ses quarante religieuses de se défigurer au ciseau pour ne pas être emmenées en esclavage. Ce qu’elles firent avant d’être massacrées. Les 500 moines de Lérins furent tous tués, Saint-Tropez détruit en une nuit, Nice, rayée de la carte.

Un personnage, inventé, lui, par notre prêtre pédagogue et merveilleux conteur, le prince Suleyman, échoué sur la côte et poursuivi par les siens, se convertira au christianisme et mourra pour sa foi.

Joseph Guillermain, Martyrs sur la Côte d’Azur, Editions Parthénon.

Lu dans Présent

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