Les cabatières de Beynat (Vidéo)

Au départ des légendes (le mot latin « legenda  » signifie « qui doit être lu »), il y a souvent des faits historiques réels écrits (donc fixés) pour être lus ensuite.

Les contes (du verbe latin « computare »  qui signifie « compter, tenir une liste ») véhiculent des séries de faits réels ou imaginaires par l’oralité, susceptibles de varier d’un conteur à l’autre, d’une période à l’autre.

Ici à Beynat, des bribes d’histoires orales très anciennes ont été utilisées au XXe siècle donc très récemment, par les frères Champ responsables de la dernière fabrique de cabas.

Tout y est dans cette première version :

Marcel Champ avoue « l’avoir franchement romancée» en y adaptant plusieurs récits de la tradition orale.

« C’était vers 1850, un homme étranger assurément «  à l’accent indéfinissable » s’arrêta dans un village pour trouver un peu de nourriture et passer la nuit (…). Pour remercier ses hôtesAuguste et Mélanie, il proposa de les aider à « battre au fléau les gerbes de seigle, à  tirer de la gerbe des tiges de seigle qu’il avait coupées entre les nœuds, en avait fait un paquet, (…) et devant Mélanie émerveillée, il s’était mis à tresser la paille (…) les brins devenaient une tresse blonde qui s’allongeait … Il racontait qu’il avait appris à tresser la paille dans une prison en Castille (…)  Puis il avait appris à Mélanie à coudre avec une grosse aiguille, cette tresse pour en faire un chapeau. Un chapeau qu’il avait retourné et, sur les bords duquel il avait cousu deux anses tressées, était devenu un cabas. Un jour avec quelques planches et quelques clous, il avait fait un moule et avait confectionné en croisant ses tresses un cabas rectangulaire … ».

Dans une autre version, Jean son frère veut préciser l’origine du voyageur, pas celle de la forme particulière du moule

« L’étranger est un colporteur venu d’Italie, d’Espagne, plus précisément d’Andalousie »

A Beynat , toujours vers 1850, « Un jour, un de ces marchands ambulants qui parcouraient l’Europe en transportant sur le dos leur pacotille, vint à passer à Beynat. Il venait d’Espagne. Avait-il en Andalousie, vu travailler la tresse de feuilles de palmier ? Avait-il en Italie, traversé la Toscane où se fabrique depuis fort longtemps la vannerie de paille. On ne sait. Mais il vit tresser la paille et eu l’idée d’en faire un panier. Il acheta quelques rouleaux de tresse, fit faire un moule, un crochet de fer, et en tissant cette tresse sur le moule, il confectionna un panier plat de forme rectangulaire, avec un bord solide, et muni de deux anses. Le premier »cabas de Beynat était né … »

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