Les inégalités s’accentuent en France !

Une enquête INSEE révèle l’accroissement de la pauvreté : faut-il s’en étonner ?

Evidemment non : dans leur best seller « À quoi servent les riches » (Lattès), Jean Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin démontrent que les riches servent surtout à enrichir les pauvres. Or, l’année 2010, sur laquelle l’INSEE a travaillé, a été marquée, comme celle qui l’ont précédée, par un matraquage fiscal et social qui a visé les Français qui entreprennent et réussissent. Mais l’opposition de l’époque accusait au contraire le pouvoir de « faire des cadeaux aux riches » – grossier mensonge.

Cependant, le rapport de l’INSEE va sans doute relancer l’offensive anti-riches. Car quels sont les chiffres immédiatement soulignés par les médias :

1° Si le pouvoir d’achat des Français a diminué en moyenne de 0,5 %, les « plus pauvres » se sont appauvris de 1,6 % tandis que les plus riches se sont enrichis de 1,3 %.

2° La proportion des Français en dessous du seuil de pauvreté est passée de 13,5 % à 14,1 %.

Ces deux observations n’accréditent-elles pas la critique de la gauche contre le régime Sarkozy ?

Certainement pas, car la vraie critique à adresser à ce régime a été de vouloir sortir de la crise non pas en réduisant drastiquement les dépenses publiques mais en augmentant substantiellement les prélèvements obligatoires. D’autre part, les comparaisons faites entre les déciles les plus extrêmes d’une distribution de revenus ne sont pas fiables : on connaît mal le montant des Français aux revenus « les plus pauvres » et « les plus riches ». L’INSEE excelle dans la publication de chiffres « populaires ».

Enfin et surtout, les libéraux se refusent toujours à mesurer la « justice sociale » à partir des inégalités de revenus mesurés en un moment donné. Ils prennent en considération un critère plus significatif : les pauvres ont-ils quelque chance de devenir riches ? Dans une société, il y a toujours des riches et des pauvres. On est toujours le riche de quelqu’un. L’important est de savoir comment on peut devenir riche : par des privilèges et des corruptions ou par son mérite au service du bien commun à travers l’entreprise et le marché ? Hélas, dans les pays où l’Etat et le secteur public sont surdéveloppés, les nouveaux riches sont souvent les gens au pouvoir, leurs copains et leur clientèle. Alors, oui, les inégalités sont économiquement ruineuses et moralement intolérables.

> Cet article est publié en partenariat avec l’ALEPS.

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4 Comments

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  • Goupille , 15 septembre 2012 @ 21 h 24 min

    Les inégalités en France ne sont pas que monétaires et quantifiables.

    Elles sont principalement statutaires, et un fonctionnaire avec un revenu même modeste peut organiser sa vie sereinement, obtenir des prêts, étaler tout cela jusqu’à son dernier jour puisqu’il est assuré de sa retraite. Les employés et dirigeants du privé réinventent leur avenir quasiment tous les matins…

    Elles sont assises sur les disparités de régimes de retraite, de primes ou pas, de mois supplémentaires de congés payés ou pas, de soutien syndical ou pas, d’avantages en nature scandaleux (EDF…) ou pas, etc.

    Sans parler des disparités entre centres urbains et ruralité.
    Les chiffres de l’Insee reflètent-ils cette réalité ?

  • Isidore , 16 septembre 2012 @ 11 h 27 min

    Que des riches deviennent plus riches ne crée pas pour cela une inégalité dénonçable ni injuste si les classes moyennes voient en même temps leur propre niveau de vie s’élever.C’est inévitable dans une société qui marche.La proportionalité créant elle-même une inégalité arithmétique.

    Mais qu’il y ait dans notre pays un nombre de vrais pauvres non pas même stable mais en augmentation,là est un véritable scandale.

    Seulement il fallait s’y attendre en élisant le socialisme mitterrandien en 81 et aujourd’hui ses suites.

  • Isidore , 16 septembre 2012 @ 14 h 08 min

    Quand Eve filait et qu’Adam bèchait,il n’y avait pas de classes,c’est bien connu.
    Depuis Cro-Magnon,les riches sont devenus astronomiquement plus riches.Mais l’humanité civilisée et industrialisée,tout en se multipliant a vu son niveau s’améliorer démographiquement de façon également astronomique.
    C’est la pauvreté absolue qui est de nos jours,dans notre monde,inadmissible et ne peut s’expliquer que par une décadence économique absolument artificielle et de type volontariste,intelligence en moins !

  • Bouchard , 16 septembre 2012 @ 18 h 00 min

    Il faut mettre un terme au statut de la fonction publique : réforme incontournable.

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