Les chats ne sont pas indifférents!

On sait bien que des animaux comme le chien réagissent parfois très fort aux émotions de leur « patron », chez le vétérinaire au hasard, si le proprio a peur qu’on fasse mal à son chien, le clebs en question va paniquer. Si on est très calme et qu’on le caresse en lui disant des mots doux, le véto peut alors lui faire n’importe quoi, pas de réaction forte.
Mais à l’inverse, on pense généralement que les chats sont somptueusement et dédaigneusement indifférents à nos états d’âme, une copine disait que ses chats pensaient avec arrogance.

Que nenni !
Plusieurs études récentes, réalisées dans des endroits où l’on ne rigole pas avec des expériences, qui ont pignon en somme sur rue comme labos du comportementalisme animal, ont découvert et prouvé exactement le contraire.
A l’Université de Milan par exemple, on a laissé dans une pièce une quinzaine de chats et leurs proprios, en donnant le temps aux chats de se familiariser avec leur environnement.
Seul décor, à part des caméras planquées partout, un ventilateur.
Idée superbe, parce qu’avant qu’un chat s’intéresse à ça, sauf peut-être s’il y voit s’y poser une grosse mouche quand l’appareil est à l’arrêt, il va passer un paquet d’eau sous les ponts !
Tour à tour, les proprios devaient avoir une attitude positive vis-à-vis du ventilo, agir avec bonhomie, parler de façon joyeuse de l’engin, le montrer, et hop ! Les chats venaient renifler l’appareil, s’asseyaient autour, intrigués, essayant de piger puis adoptaient l’engin.
Dans un deuxième temps, les proprios devaient au contraire parler fort et mal du ventilo, faire des gestes hostiles vers l’engin, voire s’en éloigner brusquement, avoir peur. Et là chez les greffiers, débandade.
CQFD ! Les chats réagissent au comportement de leur maître, leur réputation d’indifférence totale à tout ce qui ne les concerne pas en prend un vieux coup !
Les experts le confirment volontiers, proprio qui a peur = chat qui a peur, proprio en joie = chat en joie…
Même si je n’ai pas fait mes études à Milan (mais à Turin ! Pas loin…), je suis un peu expert en comportement grâce à mes trois chats, il y a chez moi une sonnette qui fait un boucan de sirène d’alarme, on s’y est fait à la maison mais parfois, quand j’écris un papier par exemple, bref quand je suis concentré sur quelque chose, je peux sursauter par exemple, et là c’est cavalcade assurée dans l’appart, on se réfugie sous les lits, on renverse tout sur son passage alors que mes chats sont en principe d’une délicatesse extrême, sauf quand la bouffe arrive…
Les Anglais ont eu les mêmes résultats, il s’agit ici de l’Université de Lincoln, où Isabella Mora, qui a fait une étude du même genre, déduit qu’après cette expérience, elle est plus tranquille sur les réactions de ses deux chats persos Nemo et Chanel ( notre scientifique aurait donc une prédilection pour Jules Vernes et le No5 mais ça ne nous regarde en rien…), elle sait qu’ils regardent ses expressions visuelles, et que cela aide considérablement dans les cas où les chats sont inquiets, arrivée d’un nouvel objet dans l’appartement ou carrément déménagement par exemple.
Les Américains du College William et Mary de Williamsburg en Virginie ont eux aussi testé le truc et Barbara King, qui étudie la réaction animale depuis 1980, affirme que maintenant, on sait spécifiquement que nos chats regardent dans quel état on est, ils cherchent des indices sur notre visage et dans nos voix dans les cas de situations anormales.
Les parents de jeunes enfants savent que si le bambin tombe et se casse la gueule, il faut le prendre dans les bras et lui murmurer des choses gentilles. Et bien un chat c’est comme un bébé, il vous écoute, il vous mate, il vous suit. Bien sûr les chats le savent depuis des millénaires, mais il est infiniment connu que les chats sont infiniment moins cons que nous…

Source

Related Articles