Basilique de Saint-Denis/ Après la profanation, voici le jeu de la profanation! (Vidéo)

Pour faire plus fun, on dit escape game. Un escape game, c’est un jeu d’évasion dans un décor grandeur nature, avec plusieurs participants, le nombre de joueurs variant selon le thème.  Certains peuvent être historiques, s’inspirer d’une œuvre de fiction (livres, films ou jeux vidéos….), être réalistes ou fantastiques….

Ces divertissements doivent particulièrement réjouir Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis ainsi que Jean Jannin, curé de la basilique, lesquels ont laissé s’organiser un espace game de 90 minutes dans la crypte de la nécropole royale, accessoirement église catholique. Et pour mieux coller au décor, ce jeu,  “Le dernier secret de la Reine”, se situe lors des profanation des tombes royales…

Après la décapitation de Louis XVI, le député Barère demande à la Convention la destruction, notamment à Saint-Denis, des monuments de la féodalité et de la royauté. La France, en guerre contre les nations européennes, a besoin de métaux pour fabriquer des armes. La Convention missionne un entrepreneur et des ouvriers pour démonter les tombeaux, les détruire et récupérer le plomb .

Dom Germain Poirier, savant bénédictin de la congrégation de Saint-Maur, adjoint à la Commission conservatrice des Monuments et archiviste à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés puis de l’abbaye Saint-Denis, est nommé commissaire chargé d’assister à l’exhumation,.

La profanation se fait en plusieurs fois. D’abord, entre le 6 et le 8 août, ce sont les monuments funéraires des rois mérovingiens et carolingiens  qui sont fracassés, puis les ouvriers s’attaquèrent au tombeau de Turenne, maréchal de France, puis au caveau des Bourbons qui contenait cinquante-quatre cercueils, massacrant d’abord le cercueil d’Henri IV.

Ce n’est que deux mois plus tard que la profanation du caveau des Bourbons se poursuivit par d’autres ouvertures de cercueils: ceux de Marie de Médicis,  Anne d’Autriche, Louis XIII et  Louis XIV…

C’est ainsi que les corps de plus de 170 personnes (46 rois, 32 reines, 63 princes, 10 serviteurs du royaume et deux douzaines d’abbés de Saint-Denis) sont ainsi jetés dans deux fosses communes, l’une destinée aux Valois et aux « premières races », l’autre aux Bourbon, puis recouvertes de chaux vive et de terre.

C’est donc dans ce charmant contexte que s’inscrit le jeu du Secret de la reine. Le commissaire Germain Poirier fait visiter le chantier d’exhumation des corps des rois de France à quinze personnes pendant la nuit. C’est alors qu’un drame va survenir… et que les joueurs vont unir leur perspicacité  pour résoudre l’énigme, à la lueur de bougies.

Que des marchands de jeux aient inventé un scénario sordide, macabre et malsain pour distraire des esprits tordus peut se concevoir.

Mais que l’évêque et le curé de Saint-Denis prêtent ou louent la basilique à cette fin est inadmissible et une très grave insulte faite à nos rois, à notre histoire et aux chrétiens.

Delannoy et Jeannin sont indignes de cette basilique et doivent être affectés dans des clubs de vacances ou à la reconversion des églises en espaces ludiques.

 

 

Edmond Furax

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