Retour sur scandale d’Etat: l’incarcération de Nicolas Bernard-Buss…

Unknown-7

 Valeurs Actuelles a mené l’enquête sur les conditions scandaleuses de l’arrestation et de l’incarcération de Nicolas.
Extraits
[…] À la station de métro Franklin-Roosevelt, une masse de CRS fond sur le petit groupe. Panique. Nicolas s’engage dans la rue François-Ier avec un ami, gagne la rue de Marignan. Pris en tenaille, les deux jeunes détalent. Une voiture de la brigade anticriminalité (Bac) débouche à contre-sens dans la rue. L’un est attrapé, l’autre s’engouffre dans une pizzeria pour s’y réfugier et monte à l’étage. Brouhaha au rez-de-chaussée. Un cordon de CRS ceinture le restaurant. Les policiers en civil montent. Ils sont trois. L’assaut est chirurgical, les policiers se ruent sur Nicolas et le passent à tabac. Deux Taser sont braqués sur ses tempes, il est rapidement “saucissonné”, soulevé et jeté à l’arrière de la voiture de la Bac. Dix-sept points de lésion et hématomes seront constatés après l’arrestation […].
Unknown-1

[…] Pour la première fois, un jeune homme de 23 ans au casier judiciaire vierge écopera d’une peine de prison ferme assortie d’un mandat de dépôt, qu’il ira purger le soir même sous la lettre d’écrou Z — classification réservée aux détenus les plus dangereux — dans la plus grande maison d’arrêt d’Europe ; sa cellule est voisine de celle de Redoine Faïd, ex-ennemi public numéro un. […]

Pour la première fois depuis la loi Dati de 2009, une peine de moins de deux ans de prison sera exécutée alors que le juge d’application des peines conclut systématiquement à la remise en liberté des condamnés. Pour la première fois, la justice de ce pays emprisonnera pour délit d’opinion un jeune inoffensif, alors que près de 100 000 peines de prison ferme ne sont pas exécutées chaque année… […]

[…]Le silence commence à se rompre au sujet des conditions déplorables de sa garde à vue : brimades, policiers qui le prennent en photo avec leur téléphone comme un trophée de chasse, promiscuité forcée avec des transsexuels alors que des cellules restent vides, premier repas servi au bout de vingt-quatre heures, renversé à même le sol, officier de police judiciaire qui propose de jouer sa relaxe au « bras de fer », changement fréquent de commissariat pour détruire les repères, provocations, moqueries… […]

[…]  Pour ses juges, le déroulement de l’audience est accablant. Les chefs d’accusation varient : Nicolas est finalement, dans les dernières minutes de sa garde à vue, accusé de “rébellion”, “fourniture d’identité imaginaire” et de “refus de prélèvement des empreintes digitales et photographiques”. La rébellion repose, sans preuves, sur les seuls témoignages de deux policiers qui affirment […].

[…]Unknown-6

La sentence tombe. La magistrate prend soin de lire les peines infligées dans l’ordre le plus cruel : « 1 000 euros d’amende sans sursis. » « Assortis de deux mois de prison avec sursis. » « En complément d’une peine de prison ferme de deux mois. » Tout s’effondre. Le mandat de dépôt, qui vaut enfermement immédiat, n’est pas prononcé tout de suite. Nicolas est menotté. Dernière salve : « Compte tenu de la dangerosité de l’incriminé, nous assortissons cette peine à un mandat de dépôt à effet immédiat et exécutoire à l’instant. Il devra être conduit dès ce soir à la prison de Fleury-Mérogis. »

[…]

Lu sur Valeurs actuelles

Related Articles