Les remèdes à l’amour d’Ovide

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Après L’art d’aimer, le poète romain Ovide délivre une approche très pragmatique des moyens à mettre en œuvre pour «éteindre une flamme cruelle et affranchir les cœurs d’un honteux esclavage».
«Venez à mes leçons, jeunes gens trompés, qui, dans votre amour, n’avez trouvé que déceptions. Celui qui vous a appris à aimer vous apprendra à vous guérir. La même main vous apportera la blessure et le remède.»

Un manuel pratique à l’usage des cœurs brisés par l’un des plus grands chantres de l’amour de l’Antiquité.

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Né à Sulmona (Italie) en 43 avant J-C, il est mort à Tomes (Roumanie) en 17.

Poète latin très apprécié de la société romaine, Ovide a fait de l’élégie son principal terrain artistique. Au travers d’œuvres érotiques, telles que l’Art d’aimer ou les Héroïdes, il a su montrer beaucoup de verve et d’originalité. Passionné par la mythologie, il reste également gravé dans les mémoires comme étant le compositeur des Métamorphoses.

Vers l’art de la rhétorique

Ovide voit le jour en Italie, au sein d’une famille de chevalier relativement aisée. Dès qu’il atteint l’âge requis, il est envoyé à Rome afin de suivre des études de droit. Il continue dans cette voie et se rend à Athènes pour clore sa scolarité. Durant ces années, il s’est surtout démarqué par son talent de la rhétorique, qui le poussera très tôt vers la poésie. Rêveur et curieux, il décide de voyager en Grèce, tout d’abord, puis en Sicile. Mais aucun autre lieu ne semble pouvoir, à ses yeux, rivaliser avec Rome. Il décide donc de s’y installer, avant de se consacrer entièrement à l’art poétique.

L’Amour, au centre de ses compositions

Ses premiers recueils rencontrent rapidement le succès et la reconnaissance des plus grands personnages de la ville. Jeune et fougueux, il affectionne particulièrement les thèmes du sentiment amoureux et de l’érotisme. Il compose ainsi les Amours, dans lequel les rimes sont consacrées à une femme sans doute imaginaire : Corinne. Dès cet instant, il montre une certaine originalité dans son approche artistique. Ses réalisations se conformeront presque toujours à l’élégie, succession de vers alternant entre hexamètres (vers à six mesures) et pentamètres (vers de cinq syllabes).

Ses thèmes de prédilection, l’amour et l’érotisme, figurent à nouveau dans les Héroïdes. Cette fois, il compose une fausse correspondance amoureuse entre les héros de la mythologie, pour lesquels il éprouve un vif intérêt. S’ensuit les Remèdes d’amour, dans lequel la haute société romaine est parodiée.

Mais le poète aspire à des compositions plus profondes et plus conséquentes. De ce sentiment naît alors la tragédie Médée, qui fait, une fois de plus, le bonheur de la population. Fort de ses succès, il trouve l’inspiration nécessaire pour entreprendre la composition des Métamorphoses, poème de quinze livres relatant diverses fables et légendes mythologiques. Dans une optique encore plus intellectuelle, il décide également de se réaliser un calendrier commenté de la vie romaine de son époque. Il l’intitule les Fastes.

Le drame de l’exil

Parallèlement à la réalisation de cette œuvre d’ampleur, Ovide réalise un ouvrage érotique, l’Art d’aimer, dans lequel il propose des leçons de séduction. Mais l’œuvre, dont la finesse et la profondeur ravissent la plupart, semble choquer l’empereur Auguste, qui décide d’exiler le poète à Tomes, en Roumanie. Ovide vit la sentence comme un véritable drame et interrompt même le projet de ses Métamorphoses et des Fastes, qui ne seront finalement jamais achevées.

Ses œuvres d’exilé, notamment les Tristes et les Pontiques sont empruntes de tristesse et de désespoir. Les nombreuses suppliques et éloges qu’il fait parvenir à Rome n’ont aucun effet. Il est bel et bien condamné à passer le reste de sa vie sur son lieu d’exil. Il s’éteint à Tomes en l’an 17.

Poète déchu qui fut dans ses meilleures années le favori de la haute société romaine, Ovide laisse dans son sillage des œuvres originales. L’Art d’aimer ou les Métamorphoses témoignent en effet d’un talent remarquable pour l’art poétique et, malgré des thèmes parfois légers, d’une profonde réflexion. Grand poète de l’élégie, Ovide influencera profondément de nombreux auteurs. Parmi eux figureront Chrétien de Troyes, Ronsard, Molière ou encore Shakespeare et Milton.

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