Vidéo / Pourquoi détester le foot ? Les rayures du zèbre avec Benoit Poelvoorde!

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José est agent de footballeurs bruxellois qui se pique d’avoir du flair. Afin de repérer des talents prometteurs, il se rend souvent en Afrique. A Abidjan, il pense avoir trouver un champion quand il déniche Yaya, qui dit avoir 19 ans. Mais le jeune prodige fait a une crise de paludisme le jour de son test dans un grand club. Pour José, c’est donc loin d’être la poule aux oeufs d’or. Entretemps, accompagné par son ami Koen, José tombe sous le charme de l’Afrique et surtout de la jolie Gigi. Quand celle-ci lui annonce qu’elle est enceinte, il ne la croit pas et la rejette. Une lâcheté qu’il va vite regretter. Il va tenter de la reconquérir…

Quand deux Benoît belges, l’un derrière, l’autre devant la caméra, font du cinéma, cela donne Les convoyeurs attendent et Cowboy. Troisième comédie du tandem Mariage-Poelvoorde, Les Rayures du zèbre commence comme une grosse farce footballistique sur l’Afrique, ce « continent corrompu »… Poelvoorde incarne un énième beauf à gouaille, avec casque colonial et chaîne en or. Recruteur réputé pour son flair, il séjourne régulièrement en Côte d’Ivoire, où il déniche les futures stars des équipes européennes, tout en prenant du bon temps. Lorsqu’il tombe sur Yaya, un jeune sans-abri as du ballon rond, il est sûr de son coup : il fera du garçon son champion, voire son fils.

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Tel un écran de fumée, les clichés et l’outrance du début se dissipent alors au profit d’une satire mordante sur les rapports de deux hémisphères très inégalement dotés. Le foot, sport de l’intégration par excellence, démocratique et populaire, sert de (bon) prétexte pour pointer cette communication difficile qui transforme les relations entre Africains et Européens en une série de malentendus aussi cocasses que tragiques. Désarroi de joueurs noirs ayant tout quitté pour se retrouver sur le banc de touche d’une équipe de seconde zone en Wallonie profonde. Histoires d’amour empoisonnées par l’argent — « l’éthique, c’est le mot qu’utilisent ceux qui ont une assiette pleine ».

Avec une énergie relayée par un Poelvoorde ébouriffant, Benoît Mariage brocarde l’arrogance néocoloniale des uns autant que la condescendance des autres : le recruteur perturbe une bienveillante distribution de baskets en expliquant aux gamins médusés qu’ils sentiront mieux le ballon en restant pieds nus… Le cinéaste ose le politiquement incorrect en laissant à son héros le soin d’expliquer pourquoi l’Afrique ne gagnera jamais une Coupe du monde. Et ménage des rebondissement d’un cruauté rare dans la comédie populaire — les rires se figent au passage. Il y a du pathétique dans cette histoire de pseudo-paternité aveuglée, mais aussi de la tendresse pour un personnage dont la fanfaronnerie cache mal la solitude. C’est indéniable : les deux Benoît s’inspirent. —

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