Bruxelles veut se débarrasser de ses églises!

Les églises nécessitent régulièrement des rénovations, et cela pèse sur le budget des communes. Encore plus quand une ville a l’obligation d’entretenir des lieux de cultes situés en-dehors de son territoire. C’est le cas de la ville de Bruxelles, qui demande que ce système soit revu.

L’église Sainte-Catherine, construite au 19ème siècle, domine une des places du centre de Bruxelles. Ses pierres ont vieilli, les façades sont abîmées, et de la végétation pousse sur certains murs. L’église est fermée depuis plus de deux ans et, bientôt, elle pourrait accueillir un musée, des commerces ou encore des bureaux, car la ville de Bruxelles veut donner une nouvelle fonction à cette église. “Il y a à l’heure actuelle une procédure d’appel à idées. Donc, on revoit la problématique de l’église Sainte-Catherine. Si la ville devait vraiment faire la rénovation et l’entretien complet de cette église, à ce moment-là, on en aurait aussi pour des millions d’euros” explique l’échevin MR des Cultes Alain Courtois.

Mais avant d’être transformée, une église doit être désacralisée. Ce genre de décision appartient à l’évêque. “Monseigneur Léonard, pour l’église Sainte-Catherine, vient de décider de rouvrir partiellement le lieu au culte. Il y a des projets qui ont été déposés à la à la ville de Bruxelles pour une réorganisation. Et cela fera partie des négociations qui auront lieu entre l’archevêché et la ville de Bruxelles” précise Tommy Scholtès, responsable de presse de la Conférence épiscopale.

Décret impérial

Chaque année, la ville de Bruxelles débourse des dizaines de milliers d’euros pour entretenir les 21 églises construites sur son territoire. Mais ce n’est pas tout: un décret impérial de 1809 oblige aussi la ville à rénover une dizaine d’autres églises, bâties sur d’autres communes, mais considérées comme des paroisses de Bruxelles.

C’est ainsi que “récemment, le conseil communal a dû se prononcer sur des dépenses importantes au sujet de toitures d’église qui ne sont pas sur son territoire. C’est l’application de ces décrets impériaux. Et nous avons l’intention de prendre d’abord la défense du patrimoine de nos églises sur notre territoire” indique Alain Courtois.

Du côté de l’Église catholique, on ne comprend pas les critiques de la ville de Bruxelles. Selon Tommy Scholtès, “toutes les structures publiques coûtent de l’argent, que ce soit un théâtre ou un terrain de football. Cela coûte cher, une église coûte cher. Cela fait partie de la vie en commun de mettre à disposition des lieux de cultes, comme il est normal de mettre à disposition des lieux pour la culture ou pour le sport“.

A l’heure actuelle, en Belgique, plus de 90 églises ont besoin de gros travaux de rénovation. Certaines d’entre elles ont déjà trouvé leur salut auprès d’investisseurs privés.

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