Emmanuel Macron versus Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA) : recadrage ? Non, une affaire d’État !

Communiqué. “On connaît le scénario : le général de Villiers, CEMA, apprenant que le budget des armées sera amputé de 850 Millions d’euros, déclare en Commission de la défense devant l’Assemblée nationale que cette nouvelle baisse de crédits met en péril l’outil militaire :

« le grand écart entre les objectifs assignés à nos forces et les moyens alloués n’est plus tenable. »

Le CEMA est parfaitement dans son rôle en alertant la Représentation nationale sur les conséquences d’une telle diminution, en sa qualité de « responsable de l’emploi opérationnel des forces » et du « commandement des opérations militaires » conformément au code de la Défense (R 3121-1).

Aurait-il gardé le silence qu’il aurait trahi sa mission, celle pour laquelle il a été nommé, et telle que le Président et le Gouvernement de la République lui assignent.

A la réception du ministère de la défense, le 13 juillet dernier, de manière ostentatoire et publique, le Président de la République, chef des armées, fait part à l’ensemble des militaires de sa colère sur les propos du général de Villiers et déclare notamment : « je suis votre chef ».

Ce recadrage a étonné l’ensemble des observateurs avertis de la sensibilité de l’institution militaire et des conséquences qu’une telle manifestation d’autoritarisme introduit dans les relations entre le pouvoir politique et l’institution militaire.

Mais s’agit-il d’un simple recadrage ?

C’est en réalité une affaire d’État, qui concerne au premier chef le Président de la République lui-même.

A l’évidence, on ne demande pas au Président de la République de réciter les articles de la Constitution, entre autres l’article 15 qui fait de lui le chef des armées !

Mais son hyper–réaction lors de la réception traditionnelle du ministère de la défense à la veille de la fête nationale révèle une faille psychologique de l’homme, déjà perceptible à plusieurs reprises, qui ne supporte pas la critique et a une conception, comme il le dit lui-même, verticale et jupitérienne du pouvoir.

Cette faille est attestée par la distance qu’il entend entretenir avec les journalistes mais aussi à travers sa volonté affirmée de juguler tous les contre-pouvoirs comme le Parlement, voire les collectivités territoriales dont il veut réduire les recettes financières avec la suppression, par exemple, de la taxe d’habitation.

Le nouveau Président de la République devrait se souvenir que le vrai Jupiter « rend fous ceux qu’il veut perdre » !”

Related Articles

10 Comments

Avarage Rating:
  • 0 / 10
  • sergio , 17 juillet 2017 @ 18 h 02 min

    Notre pauvre pays est gouverné par un petit merdeux atrabiliaire qui nous fait sa petite crise d’autorité devant un homme d’expérience qui pourrait être son père !…..CONsternant .
    Hélas , on a pas encore tout vu avec ce p’tit Jupiter d’opéra-bouffe …
    Alors , la Grande Muette , combien faudra-t-il d’ humiliations de ce genre avant de sérieusement envisager un coup d’état militaire pour faire un sérieux ménage dans cette auberge espagnole qu’est devenu la France ?…..

  • HuGo , 17 juillet 2017 @ 18 h 18 min

    Il veut vendre l’industrie et la recherche de pointe, militaire surtout, à l’encan…aux faux alliés, aux prévaricateurs de la haute finance, ceux qui se veulent les maîtres du monde sans Dieu…La Défense nationale doit être brisée afin qu’il puisse poursuivre ses objectifs de mondialisation au profit des plus hautes puissances occidentales d’argent.
    Les 16% de la population qui l’ont élu, parce que les autres ne se s’y ont pas opposés, voulaient cela. Ils n’aiment pas la France et les médias, en toute grande majorité, emboîtent le pas, à marche forcée, peu importe, pourvu qu’ils jouissent des miettes qu’on veut bien leur jetter…ils s’en contentent facilement. Après eux, le déluge !

  • Wagner , 17 juillet 2017 @ 18 h 24 min

    Il a été élu et maintenants ne faudrait surtout pas le critiquer. Vous l’avez élu , malgré certaines recommandations.

  • Gauvin , 17 juillet 2017 @ 19 h 16 min

    «Jupiter déraille» : Mélenchon dénonce le «recadrage inutilement humiliant» de Pierre de Villiers
    https://francais.rt.com/france/41103-jupiter-deraille-melenchon-denonce-recadrage-villiers

  • Centulle , 17 juillet 2017 @ 20 h 24 min

    «Plainte des légions de Rome»
    (Roger Bourgeon – M. Thiriet)

    Sur tous les chemins : les chemins de l’Empire…
    Nous marchons, nous marchons – nous marchons !
    Les soirs, les matins : les matins voient partir…
    Les légions, les légions – les légions !

    Conquérants des terres pour notre grandeur
    Nous devons faire taire, tout désir humain.
    Sous le grand soleil ou la pluie qui bat
    Les aigles vermeils guident nos combats.

    Sur tous les chemins : les chemins de l’Empire…
    Nous marchons, nous marchons – nous marchons !
    Les soirs, les matins : les matins voient partir…
    Les légions, les légions – les légions !

    On dit que dans Rome, dans le même temps
    Pour l’argent les hommes, rampent bassement
    Et qu’ils nous méprisent de poursuivre encore
    En terre conquise un glorieux destin .

    Si sur notre route vient s’abattre le doute
    L’abandon, l’abandon – l’abandon !
    Que dans ses plaisirs Rome tremble et redoute
    La colère, la colère – des légions !

    «Plainte des légions de Rome» de Ben Hur vivant
    (LES HOMMES, Ben Hur vivant : «Chanson de Ben Hur», «Voici donc», «Plaintes des légions de Rome» et «Complainte de l’opprimé», Ducretet Thomson [Pathé Marconi], 45 t, réf. 460 V 525 M – orchestre sous la dir. Luis Peña).

  • Chevalier- de Moncaire , 17 juillet 2017 @ 21 h 24 min

    Je partage le point de vue du Géneral de Villier.

  • Droal , 18 juillet 2017 @ 7 h 38 min

    EM est un sous FH qui se la pète Jupiter avec un ego bien plus gros que la gare saint Lazare. Cela devrait lui passer avec l’âge.

    C’est un jeune Ken qui vit avec une Barbie agée et qui a tendance à croire les cabistouilles que la presse déverse sur lui en permanence depuis des mois.

    On le compare même à De Gaulle, ce qui est le signe qu’il y en a qui veulent combler le vide quasi abyssal que tous les abstentionnistes ont bien vu.

Comments are closed.