Le lecteur de DVD/Rio Lobo

Par Alain Sanders

Howard Hawks à la manivelle. John Wayne à la winchester. Chris Mitchum au six coups. Jennifer O’Neil rayon charme. Le Rio Lobo et la frontière mexicaine… Faut-il vous en dire plus ? Alors pour signaler que ce fut le dernier film – en 1970, donc – de Howard Hawks. Il se retirera à ce moment là, jusqu’à sa mort en 1977, dans son ranch californien. Pour élever des chevaux.

Il faut rappeler, aussi, que Rio Lobo est le dernier volet d’une trilogie commencée avec Rio Bravo (1958) et continuée avec El Dorado (1967).

Les points de convergence entre ces trois films ? Nombreux. D’abord les analogies – outre l’échange de prisonniers et le règlement de comptes final – entre les personnages principaux quasiment interchangeables : John Wayne-Dean Martin-Rickie Nelson-Walter Brenna pour Rio Bravo ; puis John Wayne-Robert Mitchum-James Caan-Arthur Hunnicut pour El Dorado ; et John Wayne-Jorge Rivero-Chris Mitchum-Jack Elam pour Rio Lobo.

Pendant la guerre dite de Sécession, le capitaine Cordona et des soldats sudistes détournent un chargement d’or destiné aux Yankees. Ce qui est bien.

Mais le premier problème est que cet or avait été placé sous la responsabilité du colonel Cord McNally (John Wayne) qui n’apprécie guère d’avoir été roulé. Le second, c’est qu’un officier que McNally considérait comme son propre fils a été tué lors de l’attaque du commando confédéré. Le troisième, c’est que l’opération n’a été rendue possible qu’avec la complicité d’un traître.

Rattrapés, le capitaine Cordona et son éclaireur sont emprisonnés. Mais ils refuseront de donner le nom de l’homme qui, au sein du détachement commandé par McNally, a permis le détournement du convoi.

A la fin de la guerre, Mc Nally attend Cordona à la sortie du camp de prisonniers. Le nom du traître ? Ketcham. Vous aider à le retrouver ? Pourquoi pas ?

Le reste appartient à la geste westernienne. Etabli à Rio Lobo, Ketcham est devenu un gros landlord qui, avec la complicité du shérif Hendricks, fait régner la terreur dans toute la région. Raison de plus pour que McNally et Cordona s’occupent sérieusement de lui…

Comment un ex-capitaine de l’armée sudiste accepte-t-il de faire le coup de feu avec un ex-colonel de l’armée nordiste ? Tout simple : Cordona a appris que Mc Nally a nettoyé une ville du Texas d’une bande de carpetbaggers venus se goinfrer de la défaite de la Confédération. Et ne serait-ce que pour ça, respect…

 

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