Mirabile Dictu, festival du cinéma catholique!

En complet contraste avec les frasques sordides d’Hollywood et de ses produits purement commerciaux, il existe un festival du film catholique, très peu médiatisé, qui porte le joli nom de Mirabile Dictu (« qu’il est beau de l’annoncer »).

Fondé en 2010 par la réalisatrice Liana Marabini et placé sous le haut patronage du Conseil pontifical pour la culture, le festival Mirabile Dictu vient de connaître sa huitième édition du 27 au 30 novembre à Rome. Le but du festival est clair : la promotion de thèmes qui élèvent et qui inspirent, notamment dans l’histoire et les valeurs de l’Eglise catholique, la recherche d’œuvres qui apportent une contribution positive à la culture, et celle de la qualité artistique dans l’expression. Comme dans les autres festivals, des prix sont décernés dans plusieurs catégories : long-métrage, court-métrage, documentaire, réalisation. Cette année, plus de mille candidatures venant de tous les coins du monde avaient été soumises au comité pour faire partie des douze ultimes sélectionnées.

Les films projetés traitaient de sujets variés comme « Sainte Brigitte de Suède », de l’Américain Fabio Carini ; « Fatima, le dernier mystère », de l’Espagnol Andrés Garrigo, pour les longs-métrages, ou « Un Homme de Dieu », du Polonais Krzysztof Tadej, relatant la vie du Père Wladyslaw Bukowinski, apôtre du Kazakhstan et prisonnier dans un camp de travail soviétique, pour les documentaires. C’est le film « Ignatius de Loyola : Soldat, Pêcheur et Saint », du Philippin Paolo Dy, qui remporta le Poisson d’argent, une sculpture qui récompense le meilleur film et qui fait référence au symbole de la Chrétienté.

A noter que deux Français apparaissent au palmarès passé du festival pour l’ensemble de leur œuvre, une catégorie aujourd’hui disparue, Robert Hossein en 2012 et Marie-Christine Barrault en 2013.

Le festival sera suivi par le Marché international du film de contenu catholique (CAFICOM) qui se déroulera en 2018 dans le sud de la France afin de chercher des distributeurs permettant d’offrir plus de visibilité à ces œuvres aux hautes ambitions. Si certains de ces films, tel « Luz de Soledad » de Pablo Moreno (une biographie de la vie de Santa Soledad Torres Acosta, meilleure réalisation), sont déjà à l’affiche dans plusieurs pays, les autres seront projetés dans les hôpitaux et les prisons par le biais d’une œuvre catholique.

Depuis S.S. Pie XII, et sa lettre encyclique sur le cinéma de 1957 Miranda Prorsus, le Vatican considère le cinéma comme un moyen d’évangélisation, à l’égal de la peinture et de la sculpture, qu’il convient d’encourager. Ainsi que S.S. Pie XII l’avait résumé : « Le film n’est pas une simple marchandise mais une nourriture intellectuelle et une école de formation spirituelle et morale des masses. » Il est réconfortant de savoir qu’un cinéma différent de celui des producteurs commerciaux et de leur univers pollué existe. Souhaitons-lui de trouver écho et distribution en France.

Pierre Barbey – Présent

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