Hubert Robert, peintre de ruines (Vidéo)

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Hubert Robert est issu d’un milieu aisé originaire de Lorraine. Son père était au service de l’ambassadeur de Louis XV auprès du duché de Lorraine, François-Joseph de Choiseul, marquis de Stainville (1700-1770). La Lorraine ne fut en effet rattachée à la France que par le traité de Vienne de 1738. Entre 1745 et 1751, Hubert Robert suit des études classiques au Collège de Navarre à Paris, dirigé par les jésuites. Il compte parmi les meilleurs élèves de l’abbé Batteux qui repère déjà son goût et son talent pour le dessin. A la sortie du collège, ses parents lui permettent de suivre l’enseignement du sculpteur Michel-Ange Slodtz (1705-1764).

En 1754, il part pour Rome avec le fils du marquis de Stainville, Étienne François de Choiseul, nommé ambassadeur de France à Rome. Il y restera jusqu’à 1765. Disposant de l’appui de l’ambassadeur, il peut, sans être passé par le cursus académique classique, être logé au Palais Mancini, siège à l’époque de l’Académie de France à Rome. Hubert Robert y rencontre des artistes ayant déjà une solide formation artistique comme Jean-Honoré Fragonard, le sculpteur Augustin Pajou (1730-1809), l’architecte Charles de Wailly (1730-1798). Robert n’a reçu qu’un début de formation à Paris, mais il s’investit beaucoup dans les copies d’après l’antique (statues, monuments). Il découvre également l’importance du paysage dans les compositions picturales avec Giovanni Pannini, le grand peintre de vedute et de capricci. L’influence de l’architecte et graveur Piranèse (1720-1778) est décisive pour son orientation future à deux égards : la parfaite maîtrise de la perspective et l’accentuation monumentale de ses compositions. En 1760, l’abbé de Saint-Non (1727-1791) emmène Robert à Pompéi où des fouilles sont en cours. Il en rapportera de nombreux dessins utilisés ensuite pour ses paysages de ruines.

A son retour à Paris en 1765, Le succès d’Hubert Robert est immédiat et, dès 1766, il est reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en présentant un tableau de ruines qui fait l’unanimité : Le port de Ripetta à Rome. Il se marie en 1767 avec Gabrielle Soos dont il aura quatre enfants qui ne parviendront pas à l’âge adulte. L’artiste poursuit jusqu’à la Révolution une carrière brillante et se voit confier des fonctions prestigieuses : dessinateur des jardins du Roi, garde des tableaux du Roi. En 1778, il est nommé membre du comité pour l’aménagement de la Grande Galerie du Louvre. Le projet de transformer cette galerie en un musée nécessite des modifications architecturales que ce comité doit étudier et proposer. Robert participe activement à cette tâche et réalise de nombreuses peintures et dessins de cette galerie, en l’état ou réaménagée (voir ci-dessous : œuvre). Hubert Robert s’intéresse aussi à l’art des jardins. Le goût pour les jardins à la française du 17e siècle a cédé la place à une imitation du jardin anglais qui correspond mieux au sentiment de la nature tel que le concevait Jean-Jacques Rousseau. Robert dessinera plusieurs jardins : le bosquet des Bains d’Apollon à Versailles pour Louis XVI, le parc d’Ermenonville avec la tombe de J.-J. Rousseau pour le marquis de Girardin, le parc de Méréville pour le marquis de Laborde.

Pendant la Révolution, Hubert Robert est arrêté en 1793 et détenu pendant dix mois dans les prisons de Sainte-Pélagie et de Saint-Lazare. Libéré après la chute de Robespierre en 1794, il est nommé au Conservatoire du Museum central des Arts (actuel musée du Louvre) à la conception duquel il avait participé sous la royauté. L’ouverture au public du musée n’aura lieu qu’en 1800.

Jusqu’à sa mort d’une crise d’apoplexie en 1808 Hubert Robert continua à peindre.

 

 

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