Le lecteur de DVD / La Môme vert-de-gris

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 Par Alain sanders

C’est avec La Môme vert-de-gris (titre original : Poison Ivy) de Peter Cheney que Marcel Duhamel inaugura, en 1945, la “Série noire” chez Gallimard. Le succès fut immédiat. Suivra Les Femmes s’en balancent dont le titre original est Dames Don’t Care (1). Les Français venaient de s’enticher de Lemmy Caution (Cet homme est dangereux) et bientôt de Slim Callaghan (premier titre en 1938 : The Urgent Hangman, paru en français sous le titre : Le Bourreau est pressé). Des héros américains. Mais Peter Cheney, bien que né à Londres en 1896, était irlandais.

Le film qui fut tiré de La Môme vert-de-gris comme ceux qui suivirent, Les Femmes s’en balancent ou Les Pépées font la loi, avec Eddie Constantine à la castagne, sont de ces œuvres un peu datées, mais qu’on revoit toujours avec plaisir, comme de vieux amis. La “môme” du film, Carlotta de La Rue, est interprétée par une vamp capiteuse de l’époque, Dominique Wilms, tout à la fois sophistiquée et délicieusement vulgaire.

Ce fut son premier rôle. Elle eut du mal à s’en démarquer par la suite. On la vit ainsi dans Les ClandestinesLa Soupe à la grimace (1954), Pas de coup dur pour Johnny,La Fille aux yeux vertsBanco à Bangkok pour OSS 117 (d’André Hunebelle, 1964).

La Môme vert-de-gris (Bernard Borderie, 1952) se déroule (ce qui n’est pas le cas du roman) à Casablanca. Lemmy Caution est chargé par le FBI d’enquêter sur la disparition d’une importante somme d’argent. L’installation de l’intrigue dans le Maroc du Protectorat français et un Casablanca qui n’existe plus n’est pas le moindre charme de ce film d’un époque où le politiquement correct (et le terrorisme anti-tabac, anti-boissons fortes, anti-belles filles) est encore inconnu (sinon incongru).

(1) Ce livre avait été publié en France, mais sans succès, cinq ans auparavant, par les Editions le Lynx-Tallandier. Sous le titre, allez savoir pourquoi, L’Agent secret numéro 1

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