Il était une fois l’abbaye de la Sauve-Majeure (Vidéo)

Située entre Garonne et Dordogne, dans l’Entre-Deux-Mers, l’abbaye tire son nom de la grande forêt, ou « Silva Major », qui caractérisait le paysage environnant. Elle sera vite à la tête de prieurés répartis de l’Angleterre à l’Aragon, puis deviendra une halte sur le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Après la Révolution, elle n’est plus qu’une ruine grandiose, exploitée comme carrière de pierre. Classée monument historique dès 1840, elle sert d’école normale d’instituteurs avant d’être acquise par l’État en 1960.

La Sauve-Majeure constitue l’un des plus beaux exemples de l’architecture et de la sculpture romane du Sud-Ouest. Depuis son clocher, elle offre un point de vue unique sur le paysage de l’Entre-Deux-Mers.

Sur un site envoûtant, vaste de 3 hectares, les ruines des bâtiments monastiques et du cloître jouxtent une église abbatiale célèbre pour ses chapiteaux historiés, qui illustrent les textes sacrés et l’imaginaire médiéval.

L’abbaye bénédictine de La Sauve-Majeure (étymologiquement sylva major, grande forêt) fut bâtie aux xiie et xiiie siècles sur un territoire qui deviendra l’un des plus riches vignobles bordelais. Entre Dordogne et Garonne, dominant le village de La Sauve, sur l’un des chemins de Compostelle, elle offre un magnifique exemple d’architecture et de sculptures romanes.

Du xe au xiiie siècle, sous l’influence de saint Benoît et grâce aux progrès techniques, l’Europe occidentale voit fleurir de nombreuses abbayes bénédictines. L’abbaye de La Sauve-Majeure est de celles-ci.
Fondée par Gérard de Corbie en 1079, l’abbaye connaît jusqu’à la fin du xiie siècle un essor rapide grâce au soutien des ducs d’Aquitaine et à son emplacement privilégié sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle sur lesquels de nombreux croisés et pèlerins se pressent. A la fin de cette première période, l’abbaye compte plus de soixante-dix prieurés de l’Angleterre à la Castille.

Le temps n’a pas eu raison de cet édifice qui permet de comprendre l’organisation spatiale d’une abbaye au xiie siècle ainsi que son vocabulaire architectural. L’église abbatiale possède un exceptionnel échantillon de la sculpture romane et illustre ses principales caractéristiques : « la loi du cadre », la stylisation, l’utilisation de la couleur mais aussi la richesse des chapiteaux historiés dont les récits s’inspirent de l’histoire biblique, de la mythologie ou encore des cultures extra occidentales.

 

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