Youpi ! Le petit Nicolas parle l’arabe de France !

Par Isabel Orpy

 

Les aventures du célèbre héros de Goscinny et Sempé viennent d’être  traduites en arabe maghrébin par Imav éditions. Il faut savoir que, désormais, ce serait la seconde langue la plus parlée en France.

Vous vous souvenez, probablement, de ces histoires délicieuses, merveilleusement illustrées par Sempé, mettant en scène un petit garçon, Nicolas, pendant les années 60. Cet écolier  avec sa bande de copains, ses parents, est un héros indémodable. Il n’a pourtant ni téléphone, ni télévision ni ordinateur, toutefois, il  passionne encore les enfants d’aujourd’hui.

Donc, plusieurs aventures du Petit Nicolas sont maintenant traduites en arabe maghrébin. C’est ainsi que l’on découvre que l’arabe, dit de France, a un statut officiel. Il appartient à nos 57 langues régionales, à l’instar du catalan, du corse ou du breton. C’est l’arabe du quotidien, un arabe dialectal, qu’aucun Etat ne reconnaît… excepté la France ! A savoir que les 22 pays de la Ligue arabe ont choisi l’arabe classique (écrit, celui du Coran) comme langue officielle.

Il y a autant de différences entre l’arabe classique et l’arabe maghrébin qu’entre le français et le roumain. En effet, près de quatre millions de personnes parlent l’arabe dialectal dans l’Hexagone, avec ses trois variantes algérienne, marocaine et tunisienne.

Deux types de graphies sont proposées pour cette traduction, l’une en arabe littéraire pour ceux qui le lisent, et une autre pour le plus grand nombre, mélangeant écriture latine et langage SMS, puisque l’arabe maghrébin n’a pas d’orthographe et n’est pas reconnu comme langue écrite.

Les aventures du Petit Nicolas ont aussi été adaptées à leur nouvelle cible et c’est ainsi que ses copains, Alceste et Rufus, sont devenus Hamid et Ziyad, Léon Labière, l’ami de son papa, est rebaptisé Bouchaïd Bou Birrala et la ville de Bains-les-Mers étant renommée Hammamet, du nom de la célèbre station balnéaire tunisienne, etc.

Sachant que la proportion d’élèves en difficulté de lecture à l’entrée en sixième est d’environ 30% quant aux  mécanismes de base, compétences langagières, en particulier, le vocabulaire et l’orthographe, cela ne risque pas d’améliorer les statistiques, déjà bien truquées, de l’Education nationale.

 

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