L’élégance des veuves

« Arthur et Julie Bourgeois eurent cinq filles. Deux d’entre elles moururent jeunes. Les trois autres convolèrent en justes noces. » L’une des trois est Valentine dont nous allons suivre l’histoire, puis celle de sa fille Mathilde. Leurs vies sont totalement consacrées à leurs familles. Nous sommes en effet à la fin du XIXè et beaucoup de femmes n’ont pas d’activité professionnelle.

Mais elles travaillent, beaucoup même : « Dieu ne nous a pas créées pour être inutiles, telle était la devise des femmes de cette famille. Elles se la transmettaient de mère en fille. »

Alors elles se marient, ont des enfants et veillent au bonheur des uns et des autres. Elles sont entièrement dévouées à leur tâche et ne se plaignent jamais.

Les épreuves ne les épargnent pas. La mortalité infantile est encore élevée et ces douleurs ne s’effacent jamais. Parfois c’est l’époux qui meurt prématurément et malgré l’immense chagrin, il faut rester droite et poursuivre la tâche, c’est l’élégance des veuves.

Depuis trente ans, Alice Ferney poursuit une œuvre originale. Son style est particulier : il n’y a jamais de dialogue. C’est un texte en continu, dépouillé et simple. La justesse du ton et la subtilité des analyses font que l’on est pris par le récit avec une facilité qui nous étonne. C’est sans doute ce qu’on appelle le talent.

Lisez ce petit livre singulier, mais profond et délicat. Il émane de lui une vraie douceur malgré les épreuves de la vie.

 

Retrouvez d’autres excellents ouvrages: leslivresd’antoine

Related Articles