SAIGNÉE, POTION ET CATAPLASME

Le redressement économique selon l’illustre Docteur DIAFOIRUS…

Comme tout le monde le sait
La justice consulaire se targue de son ancienneté.
Plus de quatre fois centenaire, l’institution vénérable
Antre de brigands qui se veulent honorables
Naquit en ce temps jadis, en ce temps lointain
A l’époque des marchands, au règne des échevins

Mais à la même époque, au XVIème siècle
Sévissait un autre mal, dénommé la peste
Qui décima l’Europe en très peu de temps
En ces temps jadis, d’incompétents omniscients
Détenteurs d’une science infaillible absolue
Ayant pour grand maître le dénommé Diafoirus
Avaient déjà parfaitement compris
L’opportunité que leur offrait l’épidémie
Pour s’enrichir honteusement sur la mort d’autrui

Descendant et héritiers en ligne directe
De ce charlatan qui parlait bien le latin
Conjuguant charabia, amphigouri et autre dialecte
L’institution perdure et pratique en souverain
Les remèdes d’antan qui achèvent chaque jour
Des entreprises saines pour nourrir des vautours

La sournoise cohorte des administrateurs,
Flanquée de ses sinistres liquidateurs,
Tous ces voyous conventionnels,
Hâbleurs, voleurs, escrocs professionnels,
Pratiquent la saignée sur un corps affaibli,
Le vident de toutes substances nécessaires à la vie,
Et tuent le patient qu’ils prétendent guérir
Commettant leur crime pour mieux s’enrichir.

Pour mesurer l’étendue de leur compétence,
A l’aune de leur universelle omniscience,
On prétend, du moins on veut nous faire croire,
Que ces gens d’exceptions, ces nullités notoires,
Sont capables d’intervenir dans toutes les entreprises
Quelle que soit leur taille, leur branche d’activité
Leur situation ou la cause de leur crise,
Pour exercer leurs talents et les redresser.

De l’exploitation agricole à l’étal d’un boucher,
De l’industrie high-tech, aux composants électroniques,
D’une société de service, au banc d’un poissonnier,
De l’échoppe d’un tailleur, à la grande boutique,
De la clinique au super marché,
De l’import-export en matériel agricole,
Du sex-shop à l’industrie viticole,
De l’entreprise de travaux publics,
Au laboratoire de produits chimiques,
De l’atelier de petite mécanique,
A l’hôtel ou à la grande restauration,
De l’officine, à l’arsenal,
Du petit artisan aux multinationales,
Ces filous, ces pirates, se prétendent compétents !

Leur science, leur savoir, leur technique,
Ne sont que combines, procédés, et pratiques,
Sur fond de vols, malversations, et corruption,
Apanages funestes des grands brigands.

Ils procèdent toujours de la même manière,
S’accaparent d’abord de la trésorerie,
Qu’ils s’octroient à titre de provision sur honoraires,
Bradent tous les actifs à vil prix,
Avec l’absolution du juge commissaire
Ce bénévole désintéressé altruiste,
Qui en réalité se rémunère
En partageant leur butin…

Puis, ils font main basse sur les stocks et avoirs,
Les matériels, biens et équipements,
Meubles, immeubles, parts sociales et actions,
A des comparses déguisés en acquéreurs,
Horde de complices servant de receleurs,
Décapitent l’entreprise et licencient,
La démantèle, la désorganise,
La détruise et l’anéantisse
Après l’avoir ainsi saignée et affaiblie,
Réduite à une coquille vidée de toute substance
Ils prétendent ensuite qu’il n’y a plus aucune espérance
De redressement !

Pour garantir leur impunité,
Ils engluent les dirigeants,
Dans d’inextricables affres et difficultés,
Ils ont la technique, l’art et la méthode,
La maîtrise des textes et des codes,
L’art de pervertir et de déguiser
Pour faire passer le faux pour vrai.

Le parquet est autres autorités
Couvrent les turpitudes et ferment leurs yeux,
Les charlatans agissent en bande organisée,
Pillent, volent et s’enrichissent à qui mieux mieux.

Alors pour redresser le pays dans ces conditions
On peut toujours rêver au carrosse de Cendrillon !

Ainsi parla le ZOUNG©

 

Lu sur L’observatoire du Mensonge

 

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