Nara, la ville des daims

Située à quelques dizaines de kilomètres au sud de Kyoto, Nara est un endroit chargé d’histoire. Capitale du Japon de 710 à 789, la ville a été très influencée par le bouddhisme de part ses relations avec la Chine et la Corée. De nombreux édifices datant des 7ème et 8ème siècles s’y trouvent, à l’image du temple bouddhiste Hōryū-ji inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et dont les bâtiments sont considérés comme étant les plus anciennes constructions en bois du monde.

En plus de ses monuments exceptionnels, il existe une autre raison pour laquelle la ville de Nara attire les touristes du monde entier : son parc. D’une superficie de plus de 500 hectares, il est le refuge de quelques 1200 daims qui y vivent en semi-liberté. Si on parle souvent des daims de Nara, ces animaux sont en réalité des cerfs Sika, une espèce proche du daim mais légèrement plus petite.

Selon la légende, au moment de la création de Nara, le dieu Takemikazuchi serait entré dans la ville sur le dos d’un daim blanc pour la protéger. C’est la raison pour laquelle les daims de Nara sont considérés comme des animaux sacrés, voire par certains comme des messagers divins gardiens de la ville. Au fil du temps, ils ont fini par devenir un véritable symbole et sont désormais aussi célèbres que le grand Bouddha du temple Tōdai-ji.

Les daims se concentrent principalement dans le parc de Nara mais ils se promènent tout à fait normalement dans les environs, faisant leur petite vie sans se soucier des humains. Il n’est pas rare d’en croiser qui se rendent naturellement vers les temples par exemple. Tant que les règles de base sont respectées (ne pas chercher à les provoquer,…), il est possible de les approcher pour les caresser ou prendre quelques photos.

L’attraction locale consiste à acheter des shika senbei, des gateaux de riz dont les daims raffolent, pour les nourrir (il est interdit de leur donner quoique ce soit d’autre). Ils sont vendus dans des boutiques qui sont réparties dans le parc. Mais attention : les daims sont des animaux intelligents. Ils savent ce qui se trame et beaucoup, par anticipation, rôdent autour des stands quand la faim se fait ressentir, prêt à bondir sur le premier qui détiendra les précieuses friandises.

Cela donne lieu à des scènes plutôt hilarantes de jeunes filles en talons poursuivies par des hordes de daims, d’hommes se faisant grignoter la chemise ou d’enfants en larmes qui réalisent soudain que ces peluches géantes changent de visage quand elles sont guidées par l’appel de l’estomac.

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