Vidéo / Glen Gould: Bach Golberg variations (1981)

Le 25 septembre 1932, à Toronto, naît Glenn Gould, enfant unique de Russell Herbert Gould, un commerçant en fourrure, et de Florence Greig-Gould. La musique tient une place centrale dans la maison Gould; Herbert est violoniste amateur tandis que Florence joue du piano et de l’orgue, enseignant le chant à temps partiel.

Dès l’âge de 3 ans, l’enfant se met à pianoter, assis sur les genoux de sa mère.  Son apprentissage commence réellement à l’âge de 10 ans, lorsqu’il entre au Conservatoire de musique de Toronto.

Les parents de Glenn Gould refusent d’en faire un enfant prodige que l’on met au piano pour impressionner voisins et amis. De santé fragile, il va à l’école, où il ne tisse cependant pas de liens réels avec ses camarades. Ses affections vont plutôt aux animaux de la maison, ses poissons rouges et ses chiens.

Ses parents sont assez à l’aise financièrement pour consacrer quelque 3000 $ par année (en dollars de 1940) à l’éducation musicale de leur fils. Même si Gould se dit plus tard autodidacte, il étudie pendant près de 10 ans avec Alberto Guerrero, pianiste de concert chilien qui enseigne au Conservatoire de musique de Toronto. Le rôle de Guerrero dans la formation musicale de Glenn Gould est déterminant.

Le début de sa renommée internationale peut être daté de son célèbre enregistrement des Variations Goldberg de juin 1955 dans les studios CBS à New York. Son interprétation d’une rapidité et d’une clarté des voix hors du commun, et surtout hors des modes de l’époque, fera beaucoup pour son succès. Elle est restée une référence absolue depuis, et le disque fait d’ailleurs toujours partie des bonnes ventes du catalogue CBS/Sony.

Suivront 25 ans de collaboration fidèle entre Gould et CBS, surtout après son renoncement à se produire en public. Il quitte, en effet, définitivement la scène le 10 avril 1964, à l’âge de 32 ans, pour se consacrer exclusivement à l’enregistrement en studio et à la réalisation d’émissions de radio et de télévision.

Tous ceux qui ont connu Gould s’entendent pour dire qu’il était un être excentrique, certes, mais aussi un ami généreux et un homme plein d’humour. Les nombreuses lettres qu’il a écrites et les plus encore nombreux appels téléphoniques qu’il faisait font la démonstration de sa grande fidélité envers ses proches, contrairement à la légende qui le veut isolé, exilé volontaire.

Glenn Gould avait l’habitude se pencher sur son clavier en jouant, parfois jusqu’à presque renifler les touches. Cela tenait à l’utilisation d’une seule et unique chaise pliante beaucoup plus basse qu’une banquette de piano, car les pieds avaient été sciés. Cette chaise l’a accompagnée toute sa vie durant. Même lorsqu’elle fut dans un état de délabrement total, il continuait à l’emporter partout où il devait jouer. Devenus les symboles de Gould, la chaise et le piano Steinwayy CD318 font maintenant partie de la collection du Musée canadien des Civilisations.

Glenn Gould a des goûts musicaux très précis. Il est un des principaux interprètes de Bach, qu’il considérait comme le plus grand non-conformiste de l’histoire de la musique. Il est également attiré par Schoenberg, Beethoven, Gibbons, Richard Strauss, Mendelssohn, Berg, Webern et les moins connus Hindemith et Krenek.

Gould voulait changer le rapport de l’auditeur à la musique. Selon lui, l’enregistrement amplifie le rapport entre l’auditeur et la musique.

« Au centre du débat technologique, on trouve un nouveau type d’auditeur. Il s’agit d’un auditeur qui participe plus et mieux à l’expérience musicale […], écrit-il dans le magazine High Fidelity d’avril 1966. [Celui-ci] ne se contente plus d’analyser passivement; il est devenu un associé dont les goûts, les préférences et les penchants modifient dès maintenant l’objet auquel il prête son attention. »

Le 27 septembre 1982, quelques jours après son anniversaire, Gould est terrassé par une attaque. Il ne se réveillera pas de son coma et meurt le 4 octobre, à l’âge de 50 ans.

Related Articles